« S’il y a encore des Eglises ouvertes, cela relève du miracle » : Salah Chalah, président de l’Eglise protestante d’Algérie (EPA), l’a affirmé haut et fort lors d’une conférence de presse au centre de documentation des droits de l’homme à Béjaïa-ville, le 25 novembre.
Le pasteur évangélique dénonce un « vide juridique flagrant » autour de la loi régulant les conditions de la pratique d’un culte non musulman, adoptée en 2006. En effet, la loi « ne définit pas qui a le pouvoir de délivrer les autorisations ». Les walis (fonctionnaires qui représentent l’Etat au niveau des wilayas, les circonscriptions administratives de l’Algérie) traitent donc les dossiers « selon leur appréciation. » Le pasteur algérien dénonce des « décisions contradictoires. »
L’ancien wali d’Oran a par exemple demandé aux Eglises de l’EPA de se constituer en associations locales. L’EPA n’a reçu aucune réponse alors que les dossiers ont été déposés il y a plus de 18 mois. Les tentatives pour se conformer à cette exigence ont été vaines. Salah Chalah est convaincu que « le but, c’est de fermer des Eglises », rapporte le quotidien algérien El Watan.
Treize Eglises ont été fermées par les autorités algériennes depuis 2018. Cinq à Bejaïa et huit sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. « Ce ne sont pas moins de 4000 personnes privées d’exercer leur culte, », a déclaré le pasteur Chalah. L’EPA fonctionnait sans problèmes jusqu’en 2006, date de l’adoption de la loi.