mai 2020 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | Theo Voilquin pour Adventist Review / DIA
En cette période de turbulence que nous traversons tous, des adventistes du septième jour de partout réfléchissent également aux impacts des crises sanitaire et économique sur l’Église. Cette dernière est-elle en mesure de faire quelque chose pour atténuer leurs effets?
La plupart des pays du monde ainsi que de vastes secteurs de leur économie ont été mis sur pause sans prévisions claires de réouverture, même dans les endroits qui commencent à implanter prudemment un relâchement des restrictions sociales. Ce qui a commencé par un léger désagrément s’est rapidement transformé en une série presque sans fin de vagues affectant tout le monde, de la multinationale aux petites entreprises, à l’économie non traditionnelle et, surtout, aux familles et aux personnes. Les nouvelles sont remplies de nouveaux termes fraîchement inventés par des économistes pour décrire ce que beaucoup craignent voir devenir une récession mondiale inévitable.
Mais il y a un aspect de cette crise qui peut ne pas venir immédiatement à l’esprit des membres de l’Église lorsqu’ils pensent à ses impacts sur leur mouvement mondial : l’instabilité des marchés financiers. En effet, la pandémie inflige l’Église d’une difficulté économique également, celle de la grande probabilité d’une diminution substantielle des dîmes retournées par les membres. Même si aucune statistique officielle n’est encore disponible, des gens perdent leur emploi ou la possibilité de se rassembler le sabbat ou les deux. Il est donc réaliste de projeter une diminution notable des dîmes.
Et en plus d’un déclin généralisé, l’affaiblissement extrême des devises utilisées dans les divisions du monde d’où proviennent ces dîmes ne fait qu’aggraver ces difficultés. Par exemple, le réal brésilien, monnaie de base de la Division sud-américaine, a perdu 49 % de sa valeur depuis le début de l’année. Autrement dit, les dîmes qui sont toujours acheminées ne valent maintenant que près de la moitié (49 % moins) par rapport au dollar américain à cause de la dévaluation de cette monnaie par le marché. En comparaison, le rand sud-africain a perdu 38 % de sa valeur, l’euro, 5 %, le dollar australien, 21 % et la livre sterling, 13 %.
Seulement, il est important de savoir qu’il y a plusieurs années, la Conférence générale a mis en place un programme croissant et rigoureux de gestion du risque rattaché aux devises. Visant à assurer une protection contre leur instabilité, il combine l’analyse des marchés et la surveillance, l’application tactique et, soyons honnêtes, la providence divine, car même la crème des académiciens ne peut prédire l’avenir. Soyons clairs, aucun modèle ne prédisait de pandémie mondiale. Mais cette année, le programme a suivi son cours et, bien que la Conférence générale ne soit pas capable « d’effacer » tous les dommages causés par la crise, elle a réussi à en atténuer une partie.
Nous reconnaissons que cette crise représente beaucoup plus que des dollars et des centimes (ou des pesos ou des francs rwandais, etc.). Les vraies tragédies humaines sont rapportées chaque jour et l’état financier de l’Église adventiste doit demeurer en second plan. Cependant, il existe des raisons d’être reconnaissants pour la sagesse que Dieu accorde dans la gestion des actifs et des ressources de l’Église.
Enfin, joignons-nous au mouvement mondial de prière ou on demande à Dieu de la protection, de la pitié pour sa création ainsi que la foi qu’il nous donnera de « la splendeur au lieu de la cendre » (Ésaïe 61:3, BDS).
Theo Voilquin est un gestionnaire de portefeuille à la Conférence générale des adventistes du septième jour à Silver Spring, dans l’État américain du Maryland. Il a déjà occupé des postes semblables au sein de l’Organisation des Nations unies et de World Vision International.
Traduction : Marie-Michèle Robitaille