2 avril 2021 | Portes Ouvertes
Dans sa petite cellule d’un mètre sur six, Taher était appuyé contre le mur de pierre froid quand il a commencé à chanter :
« Tout à Jésus, je m’abandonne. Je renonce à tout ! »
C’est une puissante histoire de foi et de résilience qui a amené ce musulman iranien strict devenu chrétien à tout abandonner. Jusqu’à la prison et l’exil.
Trouver Jésus en Iran
Taher avait toujours eu l’impression qu’il lui manquait quelque chose. Jusqu’à ce que sa plus jeune fille, Farah, âgée de dix ans, tombe malade. Avec sa femme Donya, ils ont emmené Farah chez des religieux musulmans pour qu’ils prient pour sa guérison. En vain… Voyant sa fille dépérir, Donya a demandé à des amis chrétiens de prier pour elle. Ils ont accepté et lui ont imposé les mains. Peu de temps après, Dieu a guéri la fillette.
Ce jour-là, Donya a quitté l’islam pour suivre Jésus. Mais Taher n’était pas convaincu : « Je cherchais des failles pour prouver à ma femme que le chemin qu’elle avait pris était mauvais », confie-t-il.
Les amis chrétiens de Donya demandaient au Seigneur de toucher le cœur de son mari. Et une nuit, Taher s’est tourné vers Jésus :
« C’est comme si on avait ôté le fardeau de mes péchés. J’avais l’impression de voler. C’était le plus beau jour de ma vie ! »
Taher s’est engagé à tout abandonner pour suivre Jésus. Mais sa foi allait bientôt être mise à l’épreuve.
Tout risquer pour Jésus
Taher savait qu’il prenait de gros risques. Mais il voulait continuer à rencontrer d’autres croyants et à partager sa foi avec ses amis et collègues.
Un matin, Taher était sur son lieu de travail. Il a reçu un appel urgent : « Il faut que tu rentres chez toi, tout de suite ! ». La police secrète l’attendait chez lui !
Les policiers venaient de faire irruption dans la maison. Ils insultaient Donya et avaient emmené ses filles, Farah et Arezoo, dans le salon. Ils ont retourné les tables, fouillé les tiroirs et tout saccagé à la recherche de preuves de leur foi chrétienne.
Alors que la police vandalisait sa maison, Donya a dit au Seigneur :
« Je suis prête à tout abandonner. »
Un peu plus tard Taher est arrivé. Les autorités lui ont passé les menottes, bandé les yeux et l’ont emmené dans une voiture. « À ce moment-là, j’ai senti Jésus à mes côtés », se souvient Taher.
Interrogatoires et menaces
Pendant une semaine, les agents du renseignement iranien ont interrogé Taher chaque nuit et à différents moments de la journée. Mais Taher a refusé de donner les noms de ses frères chrétiens.
Alors, ils l’ont emmené dans un bloc où étaient détenus de dangereux criminels. Et ils l’ont menacé : « Tu dois coopérer ou c’est ici que tes enfants vont finir ! »
Mais Taher n’a rien lâché. Il n’a jamais donné un seul nom.
Fuir l’Iran
Quelques mois plus tard, le juge a libéré Taher sous caution, à condition qu’il cesse d’évangéliser. S’il était arrêté à nouveau, il serait exécuté. Taher a préféré obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes :
« Je suis rentré chez moi et j’ai recommencé à évangéliser. »
Mais la situation est devenue trop dangereuse. Taher et sa famille étaient constamment suivis et le harcèlement devenait insupportable. Un soir, dans la prière, ils ont pris la décision de quitter l’Iran.
Aujourd’hui, Taher, Donya, Farah et Arezoo sont réfugiés dans un autre pays. Taher a pardonné à ses tortionnaires. Quand on demande à Donya si cela valait la peine d’abandonner tous leurs biens matériels, leur maison, leur travail, leurs amis et leur famille et de quitter leur pays, elle avoue :
« Jésus vaut tout et, à mon avis, nous n’en avons pas encore payé le prix. »