1 septembre 2022 | Jackeline Farah | DSA | DIA
La région nord du Brésil abrite les plus grandes communautés indigènes du pays. Plus de 400 000 personnes de diverses ethnies indigènes y vivent.
Selon le dernier recensement de l’Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques (IBGE) réalisé en 2010, rien qu’en Amazonie, il y a plus de 180000 résidents autochtones, dont 56000 dans l’état de Roraima. Ceux qui ont quitté leurs lieux de résidence pour aller dans les villes ont du mal à conserver leurs traditions.
Dans les villes les plus peuplées du Brésil, les gratte-ciels, les téléphones portables et le rythme effréné de la vie contemporaine affectent ceux qui veulent conserver leurs traditions. Souvent, leur langue et leur culture sont englouties et finissent par disparaître. C’est ce que peuvent confirmer beaucoup de ceux qui ont quitté leurs terres ancestrales.
Les membres de la tribu Satere Mawe sont allés vivre dans la ville de Manaus, dans le nord, il y a près de 70 ans, lorsque la capitale de l’état d’Amazonas possédait encore de nombreuses zones vertes. Selon Tuxaua Nilson Ferreira de Souza, 40 ans, vivre en ville est devenu de plus en plus difficile.
« Les maisons ont changé et il n’y a plus autant de forêts autour de nos terres, « a-t-il dit. « Tous les quatre ans, il devenait nécessaire de changer nos toits de chaume, et finalement nous devons abandonner nos malocas [cabanes en rondins] pour commencer à construire avec des briques et du mortier. »
Même face à des changements aussi radicaux, beaucoup d’entre eux ont réussi à conserver leurs danses, leurs rassemblements et leurs dialectes traditionnels. En partenariat avec le Ministère de l’Éducation de Manaus, un enseignant leur a été attribué pour enseigner la langue Satere Mawe aux enfants. « Si nos enfants n’apprennent pas à parler satere et à accomplir nos rituels, notre culture sera perdue, » a déclaré Nilson de Souza. « Nous avons demandé de l’aide et remercions Tupã [Dieu], un enseignant nous a été envoyé. »
Actuellement, la communauté comprend 12 familles, pour un total de 46 résidents.
A Sorocaima, dans le Roraima, à plus de 725 kilomètres de Manaus, un autre groupe ethnique tente également de maintenir ses traditions et sa culture. La communauté tribale Taurepang, dirigée par Tuxaua Sandoval Pinto Flores, 39 ans, vit de la production d’artisanat traditionnel et de la vente de farine de manioc.
Les rituels et les coutumes sont conservés grâce aux efforts des anciens de la tribu. « Nous avons changé la façon dont nous construisons nos maisons, mais nous ne permettrons pas que nos racines se perdent. Nos enfants apprennent notre langue chaque jour pour garder notre histoire vivante, » a dit Sandoval Pinto Flores.
Des choses en commun
Malgré les plus de 724 kilomètres qui séparent les deux communautés, les groupes ethniques Satere Mawe et Taurepang ont plusieurs choses en commun. L’une d’entre elles est leur foi en Jésus-Christ et le soutien apporté par l’Église adventiste du septième jour pour maintenir en vie leurs traditions. Ils ont appris à observer le sabbat du septième jour, à suivre les manuels d’étude biblique communément appelés leçons de l’école du sabbat et ils se réunissent pour le ministère en petits groupes.
A Manaus, la Bible traduite en satere les aide à maintenir leur langue en vie. À Sorocaima, le rêve d’avoir la Bible traduite en Taurepang progresse régulièrement. Un groupe d’habitants produit une copie manuscrite de la Bible dans leur langue. Dans les deux endroits, il y a des adventistes du septième jour baptisés qui adorent Dieu dans leur propre langue et suivent leurs coutumes.
« Il apparait de plus en plus clairement qu’il y a des défis croissants pour prêcher l’évangile dans le monde, » a déclaré le président de la Fédération Amazonas-Roraima, Mark Wallacy. « Cependant, voir les tribus indigènes de notre territoire être atteintes par la vérité dans leur propre contexte culturel est une preuve irréfutable que l’évangile ne connaît vraiment ni barrières ni limites. Nous ne pouvons pas reculer. Nous continuerons afin que nous puissions voir Jésus revenir de notre vivant ! »
Traduction : Patrick Luciathe