14 septembre 2022 | Russie | Source : ESD et EUD News
Le Donbas est situé à la frontière orientale de l’Ukraine avec la Russie et se compose de deux régions, Luhank et Donetsk, en partie habitées par des résidents russophones. À la fin du mois de février 2022, peu avant le début du conflit actuel entre l’Ukraine et la Russie, une évacuation massive de la population russophone du Donbas vers la mère patrie a été annoncée. Ceux qui ont été relocalisés étaient principalement des femmes et des enfants, la plupart des hommes étant restés.
L’évacuation a pris les gens par surprise, de manière inattendue, comme la neige sur leur tête », explique Ludmila Shabelnikova, sur le site Internet de la région Eurasie (Ead) de l’Église adventiste.
Des groupes de centaines de personnes ont été amenés dans la ville d’Ostrogozhsk et logés dans le foyer d’une école professionnelle. « Tout était nécessaire », poursuit Shabelnikova, « Il y avait des lits, mais pas de draps. De grandes fenêtres, mais pas de rideaux pour se protéger de la vue des passants. Pas de couches ni de produits d’hygiène personnelle, pas de papier toilette et même pas d’eau potable. »
Les adventistes d’Ostrogozhsk et de Liskinsky étaient inquiets et tristes de la situation dans laquelle se trouvaient les personnes évacuées. « Nous avons contacté l’administration de l’auberge et demandé : « Comment pouvons-nous aider ? » » partage Shabelnikova. « La réponse a été ‘nous avons besoin de vêtements et de serviettes, de cahiers et de marqueurs, de sucre et d’huile végétale, de fruits pour les enfants et de vestes pour les garçons…’ et la liste a continué. »
L’aide de l’église
Les congrégations adventistes se sont immédiatement mises en mouvement, collectant des fonds et les articles nécessaires.
« La première semaine a été la plus difficile », explique Shabelnikova. « Les membres de l’église ont collecté, presque sans interruption, des vêtements, des ustensiles, des jouets, des draps, des serviettes. Nous avons acheté des produits d’hygiène, des fruits et de l’eau. Les fonds collectés ont également servi à acheter du tissu et les femmes de l’église ont cousu de nouveaux draps. Des tapis étaient nécessaires dans la salle de jeux des enfants pour isoler le sol. Les gens ont fait don de quatre énormes tapis et d’autres plus petits. Maintenant, les enfants peuvent jouer sur un sol chaud et doux. Plus il y avait de communication, plus leurs besoins quotidiens pouvaient être pris en compte. Une fois les besoins de base satisfaits, l’administration du foyer a demandé des antennes pour deux téléviseurs, afin que les enfants puissent regarder des dessins animés et les femmes les informations. Après tout, leurs maris et leurs enfants adultes étaient restés derrière… »
Les églises adventistes de Tver et de Saint-Pétersbourg ont contribué à l’aide en envoyant des dons en espèces, et les habitants d’Ostrogozhsk et des villages voisins ont également donné des articles et des produits.
Lentement, les personnes déplacées ont commencé à se calmer, à se sentir « comme si nous étions arrivés chez nos proches. Nous avons été accueillis ici comme des membres de la famille », ont-ils déclaré.
Un 8 mars spécial
À l’approche du 8 mars, journée internationale de la femme, la communauté adventiste a voulu organiser quelque chose d’agréable pour les femmes déplacées. Un cours de fabrication de fleurs en papier a été prévu. « Les femmes du Donbas ont été invitées aux cours », explique Shabelnikova. « Imaginez notre surprise lorsque nous n’avons vu arriver que des petites « femmes » de 8-10 ans, accompagnées d' »hommes » du même âge. Leurs mères ont déclaré que le meilleur cadeau pour le 8 mars était des vacances, tandis que les enfants étaient occupés par les cours. »
Ainsi, au lieu de durer les 60 minutes prévues, les cours ont été prolongés jusqu’à trois heures. Les mères et les grands-mères ont exprimé leur joie et leur gratitude, également, pour les magnifiques bouquets de fleurs confectionnés par les enfants et reçus en cadeau. « Venez nous revoir », ont-elles dit.
Et si, au début, les médias nous appelaient « certaines églises chrétiennes », aujourd’hui, à la question « De qui recevez-vous l’aide humanitaire ? », le directeur de l’auberge répond « De l’église chrétienne adventiste » », conclut Shabelnikova.
