24 novembre 2022 | ADRA Europe
Les bureaux d’ADRA en Europe ont préparé un document de position avant le début de la COP27 en Égypte cette semaine, appelant à une action climatique immédiate pour éviter de futures catastrophes. Du 6 au 18 novembre, des chefs d’État, des ministres et des négociateurs, ainsi que des militants du climat, des maires, des représentants de la société civile et des PDG se réunissent dans la ville côtière égyptienne de Sharm el-Sheikh pour le plus grand rassemblement annuel sur l’action climatique.
Les effets de la crise climatique se font sentir dans le monde entier. Les moyens de subsistance et la santé sont menacés. Les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent plus graves et plus fréquents. En tant que praticiens de l’humanitaire et du développement, nous avons constaté de visu que l’équilibre mondial est rompu. Toute la science est précise, mais nous avons un problème de mise en œuvre.
Le réseau international d’ADRA, composé de 113 entités indépendantes, fonctionne selon une structure fédérale. Dans nos projets — aide humanitaire et coopération au développement — nous travaillons en partenariat étroit avec la population locale pour aider les gens à renforcer leur résilience socio-économique afin de mener une vie digne et de qualité. Les personnes sont au centre de tout ce que nous faisons. En tant qu’organisation d’aide fondée sur des valeurs, nous aidons tout le monde, sans distinction de religion, d’idéologie, d’origine ou de nationalité. Au fil des ans, les bureaux ont acquis une expertise précieuse en matière d’atténuation et d’adaptation, en répondant aux catastrophes liées au changement climatique et en créant des moyens de subsistance durables dans les zones où le changement climatique a des effets négatifs sur les communautés.
Au sein du réseau ADRA, nous visons à rassembler différentes compétences et forces dans notre groupe de travail de plaidoyer des bureaux européens. Nous voulons agir ; les bureaux de notre réseau ont commencé à tendre vers le « net zéro », ont signé la charte du climat, ont partagé leurs connaissances lors des COP26 et COP27, et ont publié le guide complet de réduction des émissions de carbone en 2021. Nos projets vont de l’autonomisation des jeunes aux moyens de subsistance en passant par la gestion des risques de catastrophes. En tant qu’organisations de la société civile au service de l’humanité, nous voulons agir sur le terrain, mais nous voyons aussi le système plus vaste qui entoure les catastrophes qui frappent le plus durement les communautés les plus pauvres et les moins résilientes. Nous voulons ajouter nos voix aux demandes et attirer l’attention sur les mesures nécessaires pour que notre planète et l’humanité puissent se rétablir dans un avenir plus sûr et moins volatil sur le plan climatique. Nous vous appelons, en tant que décideurs politiques et personnalités influentes, à prendre les décisions nécessaires lors de la prochaine conférence des Nations unies sur le climat. En tant que responsables historiques de la crise climatique, les pays industrialisés doivent enfin tenir leurs promesses. La COP26 a posé des jalons, mais d’autres étapes sont nécessaires. Avec la prochaine conférence sur le climat, nous devons saisir cette chance de nous rassembler et de progresser dans la lutte contre la crise climatique. Chaque pas que nous faisons maintenant est une assurance pour l’avenir. Nous avons formulé trois demandes.
1. Une prise en compte plus forte des acteurs de la société civile
Nous plaidons pour que les acteurs de la société civile actifs sur le terrain et luttant pour la vie et les moyens de subsistance des personnes les plus visées par la crise climatique se voient accorder beaucoup plus d’espace à la table des négociations. Principalement, les acteurs défavorisés et sous-représentés devraient être plus activement impliqués dans la mise en œuvre des mesures de protection et d’adaptation au climat, notamment s’ils sont directement affectés par ces actions. Les femmes et les autres groupes marginalisés sont particulièrement touchés, car le changement climatique exacerbe les vulnérabilités et les inégalités existantes. Les mouvements dirigés par des femmes et ouverts à tous devraient bénéficier d’une attention particulière en matière de financement et de prise de décision. Les gouvernements du monde entier doivent continuer à autoriser les manifestations pacifiques et s’abstenir de procéder à des arrestations arbitraires ou d’exercer d’autres représailles contre les personnes qui exercent leurs droits fondamentaux, même après la fin des négociations. Nous espérons que le niveau décisionnel continuera à rechercher activement la collaboration et le conseil des acteurs de la société civile. Nous, en tant que réseau ADRA, offrons notre expertise dans les discussions futures. Dans nos projets, nous donnons la priorité aux personnes en tant qu’experts de leur propre vie. Nous devons travailler ensemble et nous écouter les uns les autres pour apporter les contributions qui nous feront avancer. Nous appelons à renforcer l’éducation transformatrice actuelle pour combattre le changement climatique à tous les niveaux et à mettre à disposition des ressources suffisantes.
2. Plus d’attention sur les pertes et les dommages
Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) le montre : la crise climatique fait des victimes, détruit l’environnement, entraîne des coûts économiques, exacerbe les conflits et met en danger les droits de l’homme. Nous nous réjouissons que le gouvernement égyptien ait annoncé que la question des pertes et des dommages sera davantage prise en compte lors de cette COP. L’engagement de la société civile internationale envers ce sujet reste fort. Le dialogue de Glasgow sur les pertes et les dommages est une première étape et, en même temps, un consensus minimum de la COP26. Le financement international est loin de répondre à la demande des pays en développement d’un mécanisme de financement concret et de ce qui est nécessaire. Sans jalons clairs, le dialogue ne peut aboutir à des résultats tangibles. Les personnes les plus durement touchées par des déclenchements lents et soudains devraient recevoir une aide rapide et durable pour reconstruire leur maison et améliorer leur vie. Ces communautés et acteurs locaux doivent être à la tête de la conception et de la mise en œuvre des programmes de pertes et de dommages, car ils constituent la base de toute action en matière de changement climatique. L’adaptation est essentielle — mais la première étape est un soutien immédiat.
3. Tenir l’engagement sur le financement de l’adaptation mondiale
L’objectif d’adaptation mondiale vise l’adaptation et la résilience de tous les pays dans l’intérêt du développement durable et de la réduction des vulnérabilités. Pour atteindre cet objectif, les pays doivent élaborer des plans nationaux d’adaptation (PNA) ambitieux et des stratégies à long terme. Les pays du Sud doivent être soutenus dans la mise en œuvre de leurs mesures d’adaptation. Nous appelons tous les pays industrialisés à augmenter leur contribution au financement de la lutte contre le changement climatique afin de tenir l’engagement pris lors de la COP26 de financer l’adaptation d’ici à 2025 et de présenter de manière transparente les mesures qu’ils prendront pour atteindre cet objectif lors de la COP27. Nous appelons également à œuvrer en faveur de programmes intégrés et cohérents (eau et sécurité alimentaire, protection de la biodiversité, égalité des sexes, etc.), notamment dans le cadre du financement européen des mesures d’adaptation dans les pays en développement et avec les organisations donatrices multilatérales.
Lire la déclaration dans son intégralité en anglais ici.
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