27 janvier 2023 | ADRA Canada | Adventist World
Pour certains villages de la région nord de la Thaïlande, les commodités modernes sont inaccessibles. Les habitants de ces villages luttent souvent pour maintenir une qualité de vie décente. Thantong est l’un de ces villages. Situé à Maengen, dans le district de Chiangsean, dans la province de Chiang Rai, Thantong se trouve près de la frontière entre la Thaïlande et le Laos, à environ 30 kilomètres (18 miles) du bureau du district de Chiangsean. L’isolement de ce village se traduit souvent par des conditions difficiles, propices à l’exploitation.
Une jeune fille de ce village a été sauvée de ce genre de situation par le projet Keep Girls Safe de l’Adventist Development and Relief Agency (ADRA). Ayant été négligée par ses parents et n’ayant aucun autre parent pour s’occuper d’elle, la jeune fille a été contrainte de vivre seule, ce qui l’a rapidement exposée aux risques de traite et d’exploitation. Bien qu’elle poursuive aujourd’hui ses études après avoir reçu l’aide d’ADRA, la lutte continue pour assurer l’égalité d’accès à l’éducation dans cette région et pour écarter le risque de trafic d’êtres humains. ADRA est engagée dans ce travail de développement depuis plus de 13 ans.
Chaque année, ADRA travaille en étroite collaboration avec la communauté pour recueillir des données sur les enfants vulnérables et autres difficultés du village. Ces informations servent à établir des lignes directrices pour le projet, qui reçoit souvent des rapports de sources locales sur les enfants à risque qui sont absents de l’école ou manquent de fournitures scolaires, qui manquent de nourriture à la maison, ou qui sont engagés dans des travaux agricoles quotidiens ou d’autres travaux pour subvenir aux besoins de leur famille. En montrant que l’absence de l’école pour le travail rend les enfants plus vulnérables à la traite, le projet a permis de sensibiliser les dirigeants de la communauté locale, les enseignants et les responsables du projet à l’importance de donner aux enfants les moyens de s’instruire.
Le projet Keeping Girls Safe s’efforce d’empêcher les enfants de devenir des victimes de la traite sexuelle ou de l’exploitation par le travail de plusieurs manières. ADRA offre des opportunités d’études égales aux garçons et aux filles grâce à des bourses d’études subventionnées. En outre, le projet travaille avec les écoles pour identifier et aider les étudiants qui ont besoin d’aide pour compléter leur éducation de base. Cette base éducative est essentielle pour donner aux enfants un éventail plus large de possibilités de carrière qui élargit leurs horizons et leurs perspectives.
Outre les bourses d’études subventionnées, le projet propose également des activités de formation pour sensibiliser à la traite des êtres humains. Les habitants du village sont sensibilisés aux stratégies des escrocs et des prédateurs afin d’éviter toute victimisation future. Le projet KGS a travaillé avec les communautés sur ces questions tout en mettant continuellement à jour ses informations.
Les agents communautaires de terrain ont toutefois constaté que cette tâche de protection et de sauvetage des enfants est plus difficile qu’ils ne l’avaient imaginé. L’obstacle le plus frappant est souvent la famille de l’enfant : nombre d’entre elles refusent de coopérer pour soutenir leur éducation, car elles préfèrent que leurs enfants travaillent et gagnent un revenu pour la famille. Pour compliquer le problème, de nombreuses familles à faible revenu ou sans revenu ont trop d’enfants pour soutenir leur scolarisation.
ADRA a rencontré « J »*, une jeune fille issue d’une famille de migrants du Laos qui vit à Thantong depuis un certain temps. La famille ne possède ni terre ni maison. Soutenue par un chef de communauté et d’autres membres du village, la famille vit dans la salle de réunion du village, qui est un espace public à usage ouvert. La famille s’est agrandie malgré le peu de logements, et compte cinq enfants au total. Les parents de J. sont fermement convaincus que la régulation des naissances est dangereuse. Par conséquent, J manque souvent l’école pour s’occuper de ses quatre frères et sœurs pendant que ses parents sont au travail. Parfois, elle peut accompagner ses parents pour travailler dans une ferme de thé locale. Au lieu d’aller à l’école, J peut occasionnellement gagner entre 20 et 80 bahts thaïlandais (entre 0,60 et 2,35 dollars) par jour.
Après avoir rencontré J. et découvert ses conditions de vie, le personnel du projet a organisé une visite de la famille par le directeur et l’enseignant de l’école locale. Ces éducateurs locaux se sont immédiatement inquiétés.
« Je sais que J manque souvent l’école parce que sa famille est pauvre et n’a pas de gardien pendant la journée pour les plus jeunes enfants », a déclaré le directeur de l’école , « mais je n’ai jamais vu ses conditions de vie. Si je n’étais pas venu rendre visite à la famille de J aujourd’hui avec ADRA, je n’aurais jamais su à quel point sa vie était vraiment difficile. »
Le projet Keeping Girls Safe a apporté un soutien financier à cette famille sous la forme d’une somme de 5 000 bahts (environ 146 dollars) par an pour assurer leur alimentation et permettre à J de fréquenter régulièrement l’école. Le cas de J a également été transmis au personnel du refuge pour une évaluation plus approfondie des risques. J a été épargnée de ses pires perspectives. Mais le travail vital pour renverser les barrières systémiques qui affectent tant d’enfants comme elle dans cette région se poursuit.
ADRA Canada soutient le programme Keep Girls Safe dans le nord de la Thaïlande, ont indiqué les dirigeants. « La protection des femmes et des filles sera l’une des priorités de l’Année de la justice d’ADRA Canada en 2023 », ont-ils indiqué.
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