Par le Dr Patrick Guenin (Publié dans le Blog Vie et Santé).
La prévention du cancer passe par des facteurs plus ou moins connus, dont certains ont un effet sur un type précis de cancers.
Le style de vie permettant le mieux de prévenir la survenue de cancers commence à être connu :
- pas de consommation de tabac ni d’alcool ;
- un régime alimentaire favorisant le végétal, en opposition aux aliments d’origine animale, avec une préférence pour les viandes blanches (volaille) et le poisson trois à quatre fois par semaine. Peu ou pas de sucre ni de sel surajouté aux aliments ;
- une activité physique régulière : au moins 30 minutes chaque jour.
Le simple fait de respecter ces trois facteurs diminue le nombre total des cancers de moitié. De plus, on prévient aussi les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et la surcharge pondérale. En un mot, toutes les maladies de civilisation évitables.
En matière de cancérologie, toutefois, les facteurs déclenchants sont multiples et on ne saurait tout prévoir. C’est pour cette raison que deux informations nouvelles, parues dans Le Quotidien du médecin, ont retenu notre attention.
D’une part, une étude internationale sur 17 cohortes met en évidence que le taux de vitamine D dans l’organisme est inversement lié au risque de cancer colorectal. C’est un type de cancer assez fréquent. Il touche, en effet, un homme sur 22 et une femme sur 24. On a donc étudié le taux sanguin de vitamine D chez 5 700 patients atteints d’un cancer colorectal et on l’a comparé à celui de 7 500 témoins non malades. Le taux considéré comme satisfaisant pour la santé osseuse est de 50 à 62,5 nmol/litre.
L’analyse des résultats de cette étude a montré que les personnes présentant un taux inférieur de 30 nmol/litre ont un risque de 31 % plus élevé de souffrir d’un cancer colorectal. Lorsque le taux de vitamine D se situe entre 75 et 87,5, les risques de présenter ce cancer se réduit de 19 % et si le taux de vitamine D atteint 87,5 à 100 nmol/litre, le risque est réduit de 29 %.
Au-delà de ces chiffres, on ne constate pas d’abaissement supérieur du risque. La Pr Marjorie Mc Cullough, de l’American Cancer Society d’Atlanta, auteur de l’article, rappelle fort opportunément quels autres éléments de prévention permettent de réduire encore davantage le risque :
- maintenir un poids normal ;
- être physiquement actif ;
- avoir une alimentation saine : pauvre en viandes rouges et charcuterie, riche en légumes ;
- limiter l’alcool et ne pas fumer.
Mais surtout, prendre au sérieux les recommandations du dépistage du cancer colorectal.
Le fait d’être attentif au taux de vitamine D, quitte à envisager une supplémentation, pourrait diminuer le risque de ce cancer. En effet, le taux optimal se révèle supérieur à la recommandation actuelle basée sur la santé des os.
Par ailleurs, il reste parfois à convaincre les malades, les médecins eux-mêmes ou les pouvoirs publics du caractère bénéfique et préventif de l’exercice physique en matière de lutte contre le cancer. Dès 2010, les scientifiques ont mis en évidence les bienfaits procurés par l’exercice physique. Et ce, aussi bien en cours de traitement, concernant la fatigue, que concernant le repli sur soi, fréquent après l’annonce du cancer. Rapidement, les améliorations apportées par l’exercice physique ont été mises en lumière lors du contrôle médical.
On sait, depuis de nombreuses années déjà, que l’exercice physique est un acte de prévention primaire concernant le cancer du sein ainsi qu’une prévention secondaire permettant de diminuer le nombre de récidives. Peut-être faudrait-il préciser que c’est en fait la sédentarité qui est à l’origine d’un certain nombre de cancers. Cela revient à dire que bouger peut être considéré comme une mesure de prévention dans le domaine de l’oncologie, comme dans d’autres domaines tels que les maladies cardiovasculaires ou les maladies métaboliques, comme le diabète de type 2, etc.
Sources :
- Dr Véronique Nguyen, dans Le Quotidien du médecin, 18 juin 2018, d’après le Journal of National Cancer Institute, Marjorie McCullough et collaborateurs.
- Le Quotidien du médecin, n°9670, 4 juin 2018.
- Revue Signe des temps – Mai-Juin 2019
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