L’Américain Robert Francis Prevost devient le Pape Léon XIV, un pontife modéré pour l’Église catholique

L’Église catholique a un nouveau souverain pontife. L’Américain Robert Francis Prevost, âgé de 69 ans, a été élu pape ce jeudi, choisissant le nom de Léon XIV. Originaire de Chicago, il devient le premier pape issu des États-Unis. Son élection, intervenue au quatrième tour de scrutin par les 133 cardinaux réunis en conclave depuis mercredi, marque l’arrivée d’une figure réputée modérée et proche collaboratrice du pape François à la tête de l’Église.

Un profil de « modéré » et de dialogue

Natif de Chicago et jusqu’à récemment préfet du Dicastère pour les évêques, un poste clé confié par le pape François en 2023, le nouveau pape Léon XIV est décrit comme un homme discret, réservé et capable de concilier des points de vue divergents. Il est largement perçu comme une figure modérée, cherchant à incarner une synthèse entre ouverture pastorale et fidélité à la tradition de l’Église.

Proximité avec François et ouverture pastorale

Le pape Léon XIV partage avec son prédécesseur une vision pastorale axée sur le service, la proximité avec le terrain et l’humilité du clergé. Il a insisté sur le fait que « l’autorité est service » et que l’évêque doit marcher et souffrir avec ceux qu’il sert pour mieux vivre l’Évangile. Son expérience en Amérique latine l’a particulièrement sensibilisé aux questions de pauvreté et de migration, thèmes sur lesquels il affiche une grande sensibilité. Il soutient également l’approche du pape François concernant l’accès à la communion pour les personnes divorcées-remariées, une position considérée comme progressiste au sein de l’Église catholique.

Réserves sur des questions doctrinales sensibles

Cependant, sur certaines questions doctrinales, le pape Léon XIV affiche des positions plus réservées. En 2012, il avait exprimé des inquiétudes face à une culture occidentale perçue comme trop favorable à des « croyances et des pratiques contraires à l’Évangile », en référence au mode de vie homosexuel. Concernant le rôle des femmes dans l’Église, il suit la ligne de François : s’il n’est pas favorable à l’ordination des femmes diacres, il plaide pour une plus grande place des femmes à des postes de responsabilité au sein de la Curie et des structures ecclésiales. Il s’est également opposé à certaines initiatives jugées trop progressistes par une partie de l’Église, comme le projet de « Conseil synodal » du Synode allemand qui visait à accroître le rôle décisionnel des laïcs dans la gouvernance de l’Église.

Engagement pour la synodalité et premiers appels à la paix

Membre actif du Synode sur la synodalité, le nouveau pape promeut une Église plus inclusive et moins cléricale, souhaitant une sélection des évêques plus « synodale » par une consultation élargie des prêtres, religieux et laïcs, sans pour autant tendre vers un modèle démocratique. Dès son élection, le pape Léon XIV a lancé un « appel de paix » à « tous les peuples », exhortant à « construire des ponts » à travers « le dialogue ». Ses premiers mots publics furent « Que la paix soit avec vous ». Aux États-Unis, l’ancien président Donald Trump a félicité le nouveau pape sur son réseau Truth Social, qualifiant son élection de « grand honneur » pour le pays et se disant « impatient » de le rencontrer.

Le pontificat de Léon XIV s’ouvre donc sous le signe d’une continuité avec l’esprit de réforme du pape François, notamment sur l’attention aux pauvres, l’inclusion et la réforme de la gouvernance, tout en maintenant une prudence sur des questions doctrinales jugées sensibles. Son profil de modéré et d’homme de dialogue, pragmatique et fidèle à l’esprit de son prédécesseur tout en maintenant certaines limites traditionnelles, sera observé avec attention alors qu’il prendra la direction de l’Église catholique.

Suivez le BIA sur les réseaux sociaux