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Actualités Religieuses

Fin de vie : La Conférence des Responsables de Culte en France alerte sur une possible « rupture anthropologique »

20 mai 2025 | Paris, France | BIA-ANN

La Conférence des responsables de culte en France (CRCF), regroupant les principales confessions – catholique, protestante, orthodoxe, juive, musulmane et bouddhiste – a exprimé une vive inquiétude face au projet de loi visant à introduire une « aide à mourir » dans la législation française. Dans une déclaration commune, les responsables religieux alertent solennellement sur ce qu’ils considèrent comme de « graves dérives » et une « rupture anthropologique », estimant que le texte, sous couvert de compassion, introduirait légalement la possibilité d’administrer la mort, bouleversant les fondements de l’éthique médicale et sociale.

Un langage jugé trompeur

La CRCF critique d’emblée la terminologie « aide à mourir », qu’elle juge euphémisante et masquant la réalité de l’acte : l’administration volontaire d’un produit létal. Citant la Haute Autorité de Santé (HAS) qui qualifie ce vocabulaire de source de confusion éthique, les responsables religieux estiment que ces termes visent à « désamorcer la gravité morale de l’acte » et à « anesthésier les consciences ». Qualifier une mort administrée de « naturelle » est, selon eux, une « contrevérité ».

Une rupture avec la mission fondamentale du soin

L’intégration de l’euthanasie ou du suicide assisté dans le Code de la santé publique est perçue comme un « dévoiement de la médecine ». La CRCF souligne que cela heurte le serment d’Hippocrate et le principe du soin qui vise à soulager sans jamais provoquer la mort. De nombreux soignants, rapportent-ils, expriment leur désarroi face à la perspective d’être chargés de provoquer la mort, y voyant une « transgression radicale de leur mission » et un risque d’instaurer une « culture de la mort ».

Des garanties éthiques jugées « gravement insuffisantes »

Les responsables de culte pointent du doigt des faiblesses dans les garanties procédurales et éthiques du projet de loi. Ils s’inquiètent notamment du fait qu’un seul médecin puisse autoriser un acte létal, sans procédure collégiale systématique ni évaluation psychiatrique approfondie, contrairement aux recommandations de la HAS qui insiste sur un discernement partagé, pluridisciplinaire et long. Les délais d’instruction et de réflexion (15 jours puis 48 heures, voire moins) sont jugés inadaptés à la gravité d’une décision irréversible.

Une menace pour les plus vulnérables

La CRCF alerte sur le risque qu’un tel « droit » n’exerce une pression insidieuse sur les personnes âgées, malades ou en situation de handicap, pouvant induire une « culpabilité toxique » d’être un fardeau. Ils s’appuient sur l’exemple de pays ayant légalisé l’euthanasie où les demandes augmentent et où l’investissement dans les soins palliatifs tendrait à diminuer, la mort administrée devenant une « option terminale présentée comme solution ».

Un déséquilibre entre autonomie et solidarité

Le projet de loi, selon la CRCF, consacrerait une vision de l’autonomie individuelle au détriment des liens familiaux et sociaux, en écartant la consultation systématique des proches, de l’équipe soignante ou un accompagnement spirituel ou psychologique. Cette approche ne tiendrait pas compte de la « dimension relationnelle et interdépendante de l’existence humaine » et risquerait d’occasionner des « traumatismes durables ».

Un appel à la responsabilité et au discernement

Face à ce qu’ils nomment une « possible rupture anthropologique », les responsables de culte en France appellent les parlementaires à faire preuve de discernement. Ils estiment que légaliser la mort administrée constituerait une « régression éthique, sociale et médicale » et plaident pour un investissement accru dans les soins palliatifs, la formation à l’écoute et l’accompagnement global des personnes jusqu’à la fin de leur vie. « Ce choix est celui de l’humanité contre l’abandon, de la relation contre la solitude, du soin contre la résignation », conclut leur déclaration signée par les plus hautes autorités des différentes confessions présentes en France.

Télécharger le communiqué de presse de la CRC

Téléchargez la note adressée par la FPF aux députés 

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David Milard
Rédacteur en chef et éditeur


 

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