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Accueillir les familles neuro-atypiques au sein de l’Église adventiste : un appel à la compréhension et à l’action

By 11 septembre 2024No Comments

11 septembre 2024 | Paris, France | BIA-ANN

En ce début de rentrée 2024, l’Église adventiste est invitée à réaffirmer son engagement à comprendre et à soutenir les besoins diversifiés de sa famille mondiale. Cette année, le département des Ministères de la Famille de la Conférence Générale (CG) a choisi le thème “Cultiver des cœurs accueillants : comprendre les familles diverses”.

La diversité au sein des familles va au-delà de l’âge et de l’origine ethnique. Les familles comptant des membres neuro-atypiques font également partie de cette communauté diversifiée et sont confrontées à des défis uniques. Quelle est l’ampleur de ces défis et que révèlent les statistiques et les témoignages sur la nécessité de notre soutien ?

Expériences réelles : les difficultés des familles neuro-atypiques

Selon Forbes, “entre 15 et 20 % de la population américaine est neuro-atypique, dont 10 % de personnes ayant reçu un diagnostic de dyslexie, 5 % un diagnostic de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et 1 à 2 % un diagnostic d’autisme [TSA]”. Bien que ces chiffres concernent la population américaine, cette réalité est présente dans toute notre Église mondiale.

L’ANN (Adventist News Network) s’est entretenue avec un membre de l’Église adventiste dont le fils a reçu un diagnostic de TSA. Chaque sabbat, ils sont confrontés à une décision difficile : assister ou non au culte, sachant que leur fils a du mal à participer aux services religieux traditionnels et à l’École du sabbat. Le père a confié : “Nous avons souvent l’impression qu’il n’y a pas de place pour notre fils à l’église. Les Écoles du sabbat ne sont pas équipées pour répondre à ses besoins, et c’est déchirant de le voir se sentir exclu.”

Une autre famille est confrontée à un défi différent. Leur fille, qui a reçu un diagnostic de TDAH de type inattentif, a du mal à se concentrer à l’École du sabbat. Pour rester concentrée, elle gribouille souvent, une pratique courante chez les personnes atteintes de TDAH. Cependant, pour l’enseignant et les autres adultes, cela est souvent interprété à tort comme un désintérêt pour les leçons. Sa mère explique : “Gribouiller l’aide à se concentrer sur ce que dit l’enseignant. C’est frustrant de voir son intérêt pour la foi interprété comme un désintérêt simplement parce qu’elle traite les choses différemment.”

Ce n’est pas que quelqu’un veuille intentionnellement faire du mal à ces jeunes, mais la réalité est que beaucoup ne sont pas conscients des défis plus larges auxquels sont confrontées les familles neuro-atypiques au sein de notre communauté ecclésiale. Ces témoignages visent à souligner le besoin urgent d’une plus grande sensibilisation, d’une meilleure compréhension et d’un soutien accru.

Comprendre la neurodiversité : de quoi s’agit-il et pourquoi est-ce important ?

La neurodiversité n’est pas un terme ou un diagnostic médical ; c’est plutôt “une façon de décrire les gens en utilisant des mots autres que ‘normal’ et ‘anormal'”. Le concept de neurodiversité inclut les personnes ayant reçu un diagnostic tel que le trouble du spectre autistique (TSA), le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), la dyslexie, le syndrome de Gilles de la Tourette, etc. Historiquement, ces différences de fonctionnement du cerveau étaient considérées comme quelque chose à “réparer”. Cependant, la neurodiversité doit être reconnue comme une variante du câblage humain, et les différences neurologiques doivent être reconnues et respectées comme toute autre variation humaine.

Alors que la société est de plus en plus sensibilisée et ouverte aux personnes neuro-atypiques, notre Église doit également s’efforcer de devenir un espace plus inclusif qui reflète l’amour du Christ pour tous ses enfants. Le terme “neurotypique” décrit un mode de fonctionnement généralisé, sur lequel une grande partie du monde qui nous entoure a été construit. La généralisation peut être bénéfique, mais elle peut donner l’impression à ceux qui s’écartent de cette norme de ne pas être à leur place. En tant qu’Église, nous avons la responsabilité de nous informer et de chercher à comprendre ces différences, en veillant à ce que chacun se sente en sécurité, accepté et intégré au sein de notre communauté.

Le rôle de l’Église comme refuge

L’Église est censée être un sanctuaire. Notre récent engagement auprès de la communauté adventiste suggère qu’il reste du travail à faire pour que cela devienne une réalité pour les familles neuro-atypiques.

L’ANN a mené des sondages sur les médias sociaux afin de mesurer le degré de sensibilisation aux familles neuro-atypiques au sein de la communauté ecclésiale. Les résultats ont été révélateurs : 32 % des personnes interrogées sur X et 44 % sur Instagram estiment que leur église locale ne soutient pas suffisamment les membres neuro-atypiques et leurs familles. En outre, le niveau de sensibilisation des membres est faible, seuls 20 % sur Instagram et 35 % sur X se sentant bien informés sur les défis auxquels ces familles sont confrontées.

Ces réponses révèlent un écart important dans notre compréhension collective. Si nos membres ne comprennent pas bien ces besoins, cela se reflète dans la façon dont nous évaluons nos églises, puisqu’elles sont composées de ces mêmes membres. Pour que nos églises soient véritablement des lieux d’accueil et d’inclusion, nous devons prendre le temps d’écouter et de combler ces lacunes avec urgence et compassion.

Vers une meilleure compréhension et un meilleur soutien

Dans un article du magazine Ministry de mars 2020, Shaun Brooks revient sur son parcours de jeune pasteur frustré à celui de père d’un enfant atteint de TSA, et offre des conseils pratiques aux églises locales. Il souligne l’importance de commencer par la compassion, nous encourageant en tant qu’Église à demander : “Comment pouvons-nous, en tant qu’Église, vous servir ?”

Bien que Brooks suggère que des ressources telles que des salles sensorielles ou des interprètes ne soient pas disponibles dans un premier temps, les églises peuvent néanmoins envoyer un message fort d’accueil et de soutien. Cela rejoint les commentaires des médias sociaux. Un abonné d’Instagram a soutenu l’idée que les églises fournissent des casques antibruit, notant que certaines personnes pourraient vouloir profiter du culte sans “surcharge sensorielle”.

Sur Facebook, une personne a souligné que “l’éducation de la congrégation est essentielle pour changer la culture”. Une personne sur Instagram a suggéré un moyen d’y parvenir : “inviter les familles, si elles le souhaitent, à partager leurs expériences”, ce qui permettrait aux églises de s’informer sur les défis présents en leur sein.

Agir : vers une Église plus inclusive

Dans son guide de ressources pour 2024, le département des Ministères de la Famille de la CG inclut une présentation qui peut être donnée dans les églises afin de sensibiliser et de faire comprendre la situation. Le guide stipule : “Dans un monde où les familles sont de plus en plus diversifiées, l’Église doit être un lieu où toutes les familles se sentent vues, entendues et soutenues. Cela inclut les familles dont les membres sont neuro-atypiques, qui sont souvent confrontées à des défis uniques qui exigent notre compréhension et notre compassion.”

Voici quelques mesures concrètes que les églises peuvent prendre :

  • Ateliers éducatifs : Organiser des ateliers pour sensibiliser les membres de l’Église à la neurodiversité, à son impact sur les familles et à la manière d’apporter un soutien significatif.
  • Groupes de soutien : Créer ou promouvoir des groupes de soutien pour les personnes neuro-atypiques et leurs familles, en leur offrant un espace sûr pour partager leurs expériences et leurs ressources.
  • Culte inclusif : Réfléchir aux moyens de rendre les services religieux plus inclusifs, par exemple en aménageant des espaces sensoriels ou en créant des espaces calmes pour ceux qui en ont besoin.

Un appel à l’action

Alors que nous entrons dans cette semaine de prière, engageons-nous à cultiver des cœurs accueillants. Efforçons-nous de comprendre les défis uniques auxquels sont confrontées les familles neuro-atypiques et prenons des mesures concrètes pour faire en sorte que nos églises soient véritablement inclusives. En accueillant la diversité au sein de notre famille ecclésiale et en soutenant activement les membres neuro-atypiques, nous faisons plus que cultiver des cœurs accueillants ; nous remplissons notre mission en tant qu’Église d’être le reflet de l’amour du Christ, un amour qui voit, valorise et embrasse chaque individu, quelles que soient ses différences.

Travaillons ensemble pour que chaque famille se sente chez elle dans notre Église, sachant qu’elle est appréciée, soutenue et aimée.

Source : ANN

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