7 mai 2021 | Dammarie-les-Lys | BIA-ANN
ADRA France vient de publier un nouveau numéro « Trait d’Union », consacré aux femmes, sous le titre « Femmes en première ligne ». BIA-ANN reproduit l’éditorial d’Alain Lovera, rédacteur en chef de la revue Trait d’Union, et la revue dessous imbriquée pour la visionner sur vos écrans.
Quelle égalité ?
L’égalité entre les femmes et les hommes reste un sujet d’actualité, et même en France, la mission d’un ministère spécifique. Malgré les progrès considérables lors du cernier demi-siècle dans notre pays, force est de constater que la situation reste déséquilibrée au détriment des femmes. Les femmes restent les principales victimes des conséquences de la crise sanitaire, de la pauvreté et des violences de toutes sortes.
Esther Duflo, prix Noble d’économie 2019, explique que les femmes sont les principales perdantes au niveau du marché du travail qui s’est considérablement rétréci, tant en Europe qu’aux États-Unis. Et c’est surtout les charges du foyer qui pèsent sur les mères, et qui les tiennent éloignées de l’emploi. Dans les pays émergents, la situation est souvent pire, naître fille, peut s’avérer être un véritable malheur, et l’accès à l’éducation un rêve impossible. Alors que les femmes représentent plus de la moitié de l’humanité, ce sont elles qui majoritairement, sont les victimes des discriminations et des injustices.
Cette discrimination est souvent justifiée de façon fallacieuse par la culture ou la religion : Dieu n’a-a-t-il pas dit à Eve (le maillon faible) : « tu seras dominée par ton mari ».
Pourtant, les femmes sont, pour les O.N.G., les partenaires les plus fiables. Pour les projets de microcrédit qui servent à financer une activité économique, pour le prêt d’un cheptel de chèvres, de moutons ou de volailles, pour une activité agricole… les femmes sont les plus responsables et les plus dignes de confiance. Elles remboursent leurs dettes dans la majorité des cas, ce que les hommes ne font pas. Enfin, les femmes sont les plus engagées numériquement dans le soutien aux personnes défavorisées. Elles sont majoritaires dans les métiers de l’aide à la personne, dans les services sociaux et médicaux. Elles font preuve de plus d’empathie que les hommes.
Et si le poète Aragon a écrit que » La femme est l’avenir de l’homme » sans doute faisait-il référence à » l’humanité. »
Qu’elles soient les principales victimes dans nos sociétés est une grande injustice. Et pour changer les choses, à supposer qu’on le souhaitem il faut prendre conscience qu’elles sont indispensables en raison de leur engagement et de leur fiabilité :
Messieurs ! Si nous commencions par leur laisser plus de responsabilités ?
Alain Lovera – Rédacteur en chef