5 avril 2021 | Janelle Ringer | Loma Linda, California, États-Unis | Université de Loma Linda | ANN
L’acte de dénigrer quelqu’un sur les médias sociaux n’est en aucun cas nouveau, mais avec l’augmentation du temps que les gens passent sur les réseaux sociaux au cours de l’année écoulée, il y a également eu une augmentation de l’intimidation et de la dénigrement en ligne, selon Statista. Dans de nombreux cas, cela est dû en partie à la colère et à l’agressivité que certains ressentent à l’égard des actions des autres pendant la pandémie.
« C’est une situation difficile, et malheureusement, elle a attiré davantage l’attention sur des stigmates qui étaient déjà en place », explique Serafin Lalas, MD, psychiatre pour enfants et adolescents à la Loma Linda University Behavioral Health. « Lorsque les gens se sentent menacés par quelque chose, ils essaient souvent de le décomposer ou d’appliquer des stigmates à ce qui les effraie », poursuit-il. « Cela peut les aider à penser qu’ils ont une meilleure compréhension de ce qui se passe ».
Toute personne ayant accès à l’internet a la possibilité de diffuser sa voix comme jamais auparavant, ce qui fait que l’opportunité d’affecter les gens est grande. Depuis le début de la pandémie, on ne compte plus les histoires de personnes postant des photos d’elles-mêmes en train de répondre à des consignes.
« Les personnes qui s’expriment contre le masquage ou la vaccination peuvent par la suite publier que le virus les a contaminées, et d’autres internautes se sont empressés de leur faire honte ou de souligner leurs erreurs plutôt que de leur offrir du réconfort ou du soutien », explique M. Lalas. « Nous ne connaissons pas toujours l’histoire de quelqu’un derrière le pare-feu, et le fait de juger rapidement peut causer beaucoup de douleur à des personnes qui souffrent déjà », ajoute-t-il.
M. Lalas recommande de se demander comment vous traiteriez une personne si vous la voyiez en face à face. « Souvent, les médias sociaux donnent un faux sentiment de confiance, et nous perdons la capacité de prendre en compte les indices sociaux qui pourraient nous aider à gérer une situation de la manière la plus appropriée », explique-t-il.
Les médias sociaux ne vont pas disparaître, mais selon Lalas, nous avons le pouvoir de contrôler la façon dont nous les utilisons. « Au lieu de porter un jugement immédiat ou de sauter dans un train-train, utilisez votre présence sur les médias sociaux pour combattre la stigmatisation au lieu de l’alimenter. »
Le virus est encore très mystérieux et il faudra sans doute attendre longtemps avant de savoir tout ce qu’il faut savoir. En attendant, M. Lalas conseille de se concentrer sur ce que nous savons. « La communauté nous rend plus forts, plus sains et plus heureux », dit-il. « Même si vous vous sentez blessé par la décision d’une autre personne, faire preuve d’empathie peut être bénéfique pour les deux parties. Tendez la main à quelqu’un et voyez comment il va, même si vous n’êtes pas d’accord avec ses décisions. Cela peut rapprocher les gens d’une manière plus saine que de se liguer contre quelqu’un. Faites ce que vous pouvez pour rendre le monde un peu moins divisé. »