18 juillet 2024 | Paris, France | BIA-ANN
Dans un rapport confidentiel rendu public le 17 juillet 2024, Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre révèlent des accusations de violences sexuelles à l’encontre de l’Abbé Pierre, figure emblématique de la lutte contre la pauvreté en France. Ces allégations, qui concernent des faits s’étant déroulés entre la fin des années 1970 et 2005, mettent en lumière un aspect sombre de la vie de cet homme vénéré pour son engagement social.
L’enquête, menée par Caroline De Haas du cabinet Egaé, a recueilli les témoignages de 12 personnes, dont au moins sept femmes accusant l’Abbé Pierre de comportements déplacés. Les faits rapportés vont de propos sexistes à des gestes non consentis, certains pouvant être qualifiés d’agressions sexuelles selon le code pénal français.
Cette révélation intervient 17 ans après le décès de l’Abbé Pierre, créant une onde de choc au sein du mouvement Emmaüs et de la société française. Les organisations concernées expriment leur profonde émotion face à ces allégations, soulignant la dissonance entre l’image publique de l’Abbé Pierre et les comportements décrits.
Le rapport met en lumière la complexité de la personnalité de l’Abbé Pierre, notamment son rapport au vœu de chasteté. Dans des entretiens antérieurs, il avait évoqué ses difficultés à respecter ce vœu, admettant avoir eu des relations “passagères” avec des femmes.
Le rapport détaille les témoignages de 7 personnes (identifiées de A à G) ayant subi différentes formes de violences sexuelles. Par exemple, la personne A décrit plusieurs faits de violences sexuelles allant de 1980 à 1988-89, dont des contacts sur sa poitrine lorsqu’elle était mineure et un baiser forcé avec introduction de la langue à l’âge adulte.
L’enquête souligne que les témoignages présentent des similitudes troublantes dans les comportements décrits, suggérant un schéma comportemental récurrent. Elle indique également qu’il pourrait y avoir d’autres victimes non encore identifiées.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la manière dont nous percevons les figures publiques et la nécessité de reconnaître la complexité de la nature humaine, même chez ceux que nous admirons pour leurs actions humanitaires.
Les organisations Emmaüs affirment leur engagement à soutenir les victimes et à poursuivre leur mission de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, tout en faisant face à cette réalité troublante de leur histoire.
Ces événements invitent à une réflexion profonde sur l’importance de l’intégrité personnelle, la cohérence entre les actions et les valeurs proclamées, ainsi que la responsabilité collective de créer des environnements sûrs et respectueux pour tous, en particulier pour les plus vulnérables.
La maltraitance n’est pas un phénomène exclusif, elle s’infiltre sournoisement dans tous les milieux, les classes sociales, les cultures, les ethnies. Elle touche les plus jeunes comme les plus âgés et de bien des manières d’où le fait de parler des maltraitances. Même dans les milieux où des valeurs humaines et spirituelles fortes sont proclamées, elle est néanmoins présente, parfois ignorée, étouffée ou banalisée.
L’église adventiste du 7e jour met à disposition un document de sensibilisation ayant pour vocation d’informer et d’expliquer afin d’ouvrir les yeux et de dénoncer une situation de maltraitance.
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