3 août 2020 / Evangeliques.info
La « PMA pour toutes » n’est pas la seule disposition controversée de la loi bioéthique adoptée par l’Assemblée nationale dans la nuit du 31 juillet au 1er août. Le texte, examiné en seconde lecture et voté avec 60 voix pour, 37 voix contre et 4 abstentions, autorise désormais l’interruption médicale de grossesse (IMG), jusqu’au terme de la grossesse pour « détresse psychosociale ». Il s’agit d’un critère « invérifiable » pour l’association pro-vie Alliance Vita qui dénonce une disposition «adoptée à la sauvette en pleine nuit » qui « fait exploser l’encadrement de l’avortement ». « L’histoire a montré que, la notion de détresse étant difficile à objectiver, elle était utilisée pour détourner la loi », précise Alliance Vita dans un communiqué.
Selon la député LREM Aurore Bergé, représentante du groupe majoritaire sur ce texte, les parlementaires ont su rester sur une « ligne de crête ». « Nous avons trouvé et maintenu un équilibre éthique, que ce soit sur la reconnaissance des enfants nés à l’étranger de GPA, ou l’ouverture de la PMA pour toutes mais pas post-mortem », a-t-elle défendu.
Les élus de droite ont fait part de leurs craintes d’une marchandisation du corps humain et ont regretté le rejet des modifications proposées par le Sénat. Les sénateurs s’étaient notamment inquiété de la levée de l’interdiction de la création de « chimères » pour la recherche en insérant des cellules humaines dans des embryons d’animaux, souligne La Croix. Ils avaient aussi rejeté la transcription automatique des enfants nés par GPA à l’étranger.
Le CNEF dénonce une « loi de tous les dangers »
Par la voix de son président, le pasteur Christian Blanc et son directeur de la communication, Romain Choisnet, le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a fait part sur Twitter de son étonnement sur le calendrier législatif. « Le CNEF s’étonne qu’on ait profité d’une période estivale sous la menace du Covid pour voter une loi de tous les dangers qui nous entraîne vers un avenir inconnu chargé de risques. Le CNEF déplore la rapidité avec laquelle le pas a été franchi », ont ainsi twitté les responsables de la faîtières des évangéliques de France. « Ce qui me semble destructeur et révoltant ce n’est pas la forme (débat minimaliste, au pas de charge, en plein été, qualifié par le gouvernement de débat apaisé) mais le fond !, » a ajouté le pasteur Daniel Liechti, président de la commission d’implantation d’Églises nouvelles du CNEF, toujours dans un tweet.
Le texte du projet de loi bioéthique devrait vraisemblement être examiné dès janvier 2021 en deuxième lecture au Sénat.