Jarrod Stackelroth | Adventist Record | BIA
Récemment, ma femme et moi sommes devenus accros à une émission de télévision. Nous attendions avec impatience le dernier épisode chaque semaine. L’émission ? Une maison de retraite pour les enfants de quatre ans. Le sujet ? Prendre une classe d’enfants de quatre ans effrontés, énergiques, curieux et sans préjugé et leur faire passer beaucoup de temps avec les personnes âgées d’une maison de retraite – dont certains n’avaient pas non plus d’apriori.
En apparence, c’était une émission de télé-réalité mignonne et saine, très drôle à mourir de rire.
Mais comme le scénario de l’émission ne cessait de nous le rappeler, l’importance de cette « expérience » allait au-delà du simple divertissement. L’émission affirme que 40 % de ces résidents âgés ne reçoivent aucune de visite. Jusqu’à 80 % des participants retraités ont subi des tests à un niveau d’échelle élevé sur la dépression gériatrique, la solitude et la mobilité réduite.
La série télévisuelle a montré les personnes âgées sortir de leur zone de confort, essayer de nouvelles choses et nouer des amitiés durables avec les petits. L’interaction avec les jeunes enfants a permis d’améliorer de façon significative pour les résidents des maisons de retraite, tant au niveau de la santé mentale et de l’humeur qu’au niveau de la forme physique. Il y a eu également des évolutions évidentes pour les jeunes, qui ont augmenté pour eux la confiance de soi, leurs aptitudes sociales et leur vocabulaire.
Il semble que le rapprochement intergénérationnel soit bénéfique à plusieurs égards. Il n’y a pas que les personnes âgées qui souffrent d’isolement et de solitude de nos jours. Si l’on ajoute à cela les problèmes de santé mentale, beaucoup d’entre nous souffrent de déconnexion et de désillusion.
Pourtant, dans notre monde occidental, où il est assez courant de déménager dans une autre ville pour le travail (en se déconnectant de sa famille et de ses amis), beaucoup d’entre nous n’ont pas de véritables relations et de liens intergénérationnels en dehors de leur propre famille nucléaire. L’évolution des valeurs culturelles, les systèmes de divertissement personnel qui impliquent un besoin moindre d’interaction sociale, la vie à haute densité et la déconnexion des relations solides nous ont laissé un sentiment de désespoir. Souvent, les relations que nous entretenons ne répondent pas à nos attentes ou sont fugaces et superficielles.
Il s’avère qu’une des solutions à notre épidémie de vide est une vieille rengaine mais une bonne.
L’Église.
L’Église, telle que comprise par les premiers chrétiens et les auteurs de la Bible, est un groupe de personnes relevant de la Seigneurie de Jésus. L’Église ne peut pas être vécue dans l’isolement, mais elle peut être un havre de connexion pour les personnes isolées. Nous sommes appelés à être l’Église. Nous, les gens, non pas des briques et du mortier mais du sang et des os.
Il y a eu un moment dans ma vie, il n’y a pas si longtemps, où j’ai découvert par moi-même les avantages de la relation et du soutien que peut apporter le fait d’être l’église. Je me battais pour que tout soit cohérent. Le défi de concilier des responsabilités professionnelles et celles de la maison, tout en essayant de soutenir ma femme, qui luttait avec les problèmes de santé mentale, faisait que je me sentais assez isolé et seul.
Entrez dans mon église.
J’ai au moins deux expériences « d’église » par semaine. En plus de fréquenter mon église locale le samedi (sabbat), je rencontre un groupe d’hommes de l’église pour un repas en milieu de semaine. Quand je me sens le plus mal, je peux partager tout ce que je vis avec ces hommes, sans jugement ni solutions, juste une oreille attentive et une prière partagée. J’ai peur que parfois, il s’agisse simplement de partager les frustrations et la douleur. Pas beaucoup d’études bibliques ! Cela peut sembler peu productif, mais c’est vital.
L’église chrétienne primitive, telle qu’elle est décrite dans les Actes des Apôtres, n’était que des familles et des groupes de personnes se réunissant chez les uns et les autres. Il n’y avait pas de grands groupes, de productions audio-visuelles fantaisistes, ni de présentations rhétoriques sophistiquées. On ne faisait que rompre le pain et se souvenir de Jésus.
Oui, les églises peuvent être critiques et porter un jugement. Il y a des gens mauvais et brisés dans les églises. Alors ne fréquentez pas ou ne vous engagez pas dans une église toxique. Jésus nous a donné la clé pour identifier sa véritable église : « À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » » (Jean 13:35, NIV).
Peut-être vous êtes-vous sentis isolés et solitaires ou cherchez vous simplement les bienfaits que pourrait apporter une communauté intergénérationnelle aimante. Essayez votre église locale. Vous pourriez être surpris par les résultats.