29 novembre 2021 | Stephen Chavez | NAD | ANN
L’abus sexuel est une réalité chez beaucoup trop de femmes, d’enfants et de jeunes en Amérique du Nord. Dans la population générale, on estime qu’une fille sur quatre et un garçon sur six subissent une forme d’abus sexuel au cours de leur vie. Des statistiques similaires sont également constatées dans l’église.
La division nord-américaine de l’Église adventiste du septième jour (NAD) a récemment parrainé son sommet annuel de fin d’année sur les abus. Des professionnels y ont présenté des exposés sur le soutien aux enfants et à leurs familles, les obligations légales des membres et du personnel de l’Église, la menace de la pornographie et la dynamique du pouvoir et du contrôle. Le sommet a été diffusé en direct sur YouTube et Facebook le 14 novembre 2021 en anglais et le 15 novembre en espagnol.
L’initiative enditnow a débuté en 2009 grâce au partenariat entre l’Agence adventiste de développement et de secours (ADRA) et le département des ministères de la femme de la Conférence générale pour mettre fin à la violence contre les femmes dans le monde. Ce qui a commencé comme une initiative mondiale est devenu un élément essentiel des ministères de la femme de la NAD. « Dieu abhorre les abus de toutes sortes », peut-on lire sur le site web enditnow de la NAD, « et nous nous efforçons de les prévenir ». L’événement numérique de cette année a mis en vedette des présentateurs de toute l’Amérique du Nord.
Au cours des présentations en anglais, Lori Lettrell, membre de la Société professionnelle américaine sur l’abus des enfants (American Professional Society on the Abuse of Children), a souligné que si les enfants sont généralement mis en garde contre le fait de faire confiance à des étrangers, la plupart des auteurs d’abus sont des personnes connues des victimes : membres de la famille, enseignants de l’École du sabbat, responsables Pathfinder, etc. La menace est plus dangereuse en raison du niveau de confiance établi dans ces relations. Lettrell a souligné qu’il faut croire les enfants lorsqu’ils signalent des attouchements ou des contacts sexuels inappropriés, car ils n’imaginent presque jamais de tels cas.
Les aspects juridiques de la maltraitance au sein de la famille et de l’église ont été abordés par un panel animé par Grace MacIntosh, directrice des affaires publiques et de la liberté religieuse de l’Église adventiste du septième jour au Canada. Les panélistes ont souligné que les cas d’abus doivent être signalés aux services de protection de l’enfance. Ils ont déclaré qu’il n’est jamais approprié pour les membres de la famille ou de l’église d' »enquêter » sur de tels rapports : d’abord, parce que cela empêche les personnes qui sont formées à de telles situations d’être impliquées dès le début ; ensuite, parce que cela oppose les familles et les membres de l’église les uns aux autres, et les enfants, ayant moins d’autorité, sont susceptibles d’être manipulés. Une fois qu’un cas d’abus a été allégué, l’auteur doit être retiré de la communion active avec la congrégation jusqu’à ce que les allégations aient fait l’objet d’une enquête approfondie, un processus qui peut prendre jusqu’à deux ans.
Andrew Bauman, conseiller en santé mentale agréé et directeur du Centre de conseil chrétien pour la santé sexuelle (Christian Counseling Center for Sexual Health), a parlé de la pornographie et de la manière dont elle corrompt la beauté et la confiance présentes dans les relations sexuelles mutuellement bénéfiques.
La dernière présentation, sur la dynamique du pouvoir et du contrôle, a été faite par Tom Pryde, pasteur et fondateur de l’initiative PS82. La vérité, la droiture et la justice sont les limites de la véritable autorité divine, a-t-il dit, et une autorité mal placée conduit à la domination, qui se termine souvent par une forme d’abus.
Entre les présentations, Beverly Sedlacek, conseillère et cofondatrice du ministère « Dans son repos » (Into His Rest Ministries), a offert de courts messages de soutien aux victimes d’abus. Ses conseils ont mis l’accent sur la nécessité de leur faire comprendre 1) qu’elles n’ont pas à souffrir seules, 2) qu’il existe un soutien dans la communauté, 3) que la guérison est un processus, et 4) que si les abus attaquent l’identité des victimes, même les victimes sont identifiées comme des enfants de Dieu dans sa Parole.
L’intégralité du sommet peut être visionnée en ligne sur Facebook.com/EndItNowNAD et sur EndItNow 2021 sur YouTube.com (en anglais).
Les présentations en espagnol, qui se sont largement concentrées sur les mêmes présentations et sujets que la partie anglaise, comprenaient Ingrid Slikkers, César De León, et Allan Machado. Ces présentations peuvent être consultées ici.