Suite aux attaques dévastatrices de Christchurch le 15 mars 2019, l’Église adventiste du septième jour, dans le sud de la Nouvelle-Zélande, a mis à disposition des ressources pour aider ses membres à communiquer avec leurs amis et voisins musulmans et à les soutenir de façon plus appropriée, culturellement parlant.
Avec des atouts à la fois vidéo et imprimables, les techniques simples visent à faire tomber les barrières à un moment où les gens de Christchurch sont en difficulté, selon Mike Sikuri, président de la Fédération de la Nouvelle Zélande du Sud.
« Les gens ici sont fatigués », affirme M. Sikuri. « L’attaque a fait ressurgir des traumatismes liés aux récents tremblements de terre. Nous sommes choqués qu’une telle chose puisse se produire ici. Cela soulève la question du regard que l’on porte sur les personnes d’ethnies et de confessions religieuses différentes que la nôtre et de la manière dont nous les traitons. »
Cette situation permet à M. Sikuri de se rendre compte qu’il dispose d’un nombre important de ressources pour coacher les membres de l’église. Pourtant, ajouta-t-il, ce n’est pas seulement la communauté musulmane qui souffre.
L’école adventiste de Christchurch située non loin de la mosquée, victime de ces actes de violence a été fermée après cet incident. Alors que les conseillers et les pasteurs ont apporté leur soutien, souligne M. Sikuri, on remarque une augmentation du nombre d’enfants souffrant de crises d’anxiété et de panique, en particulier ceux qui ont regardé une vidéo de ces agressions. Les responsables adventistes de cette région étudient comment organiser au mieux une cellule psychologique en faveur de ces enfants et du personnel.
Au lendemain de ce triste événement, il y a eu une vague de soutien de la communauté adventiste à l’endroit des personnes sinistrées. L’engagement de la fédération et d’ADRA, pour fournir un soutien à long terme en fonction des besoins qui surgiront inévitablement dans un proche avenir, a été réconfortant.
« Chaque jour depuis ce choc, des réponses aux premières nécessités sont venues concrétiser la contribution urgente adventiste. Ainsi ont été offert, l’hébergement sur le terrain de camping de Pascoe Park, ainsi que les petits déjeuners au centre familial de l’usine adventiste. Nous sommes également déterminés à répondre aux demandes qui suivront au fur et à mesure », promet M. Sikuri.
Les pasteurs de Christchurch se sont rencontrés régulièrement et ont été encouragés lorsqu’Eddie Tupai, dirigeant de l’Union du Pacifique de la Nouvelle-Zélande, et Denison Grellmann, PDG d’ADRA Nouvelle-Zélande, se sont joints à eux. « Leur soutien a été important car cela a montré que nous ne sommes pas seuls, mais que nous faisons partie d’une grande famille », a dit M. Sikuri.
Le premier samedi (sabbat), immédiatement après les ces actes de malveillance, la plupart des églises adventistes du sud de la Nouvelle-Zélande ont pris le temps de réfléchir et les pasteurs ont changé leurs sermons. « Les fidèles posaient des questions ; la peur s’en ressentait se demandant ce qui se passait. » « Certaines églises ouvraient des espaces de parole afin de mieux les accompagner, et un temps de prière spécial leur était proposé. »
Sikuri a rendu hommage à ces pasteurs, en particulier aux coordinateurs régionaux de Christchurch, Stephen Wilson et Younis Masih. Tous deux ont déjà travaillé avec des communautés musulmanes dans le passé. Masih est originaire du Pakistan et Wilson a travaillé en Albanie.
« Nous avons eu une veillée des églises chrétiennes » dit Sikuri. « Imams et musulmans sont venus en raison des liens tissés avec les adventistes. » Stephen et Younis étaient là (au centre familial) presque tous les jours. Ils ont développé des ressources qui répondent au mieux à la formation de ceux qui entreront en contact avec la communauté musulmane pour les rendre culturellement sensibles ; et nous les avons partagées avec d’autres églises chrétiennes.
« J’étais fier de ces deux hommes. Les dirigeants musulmans avaient tellement de choses à traiter, qu’ils en étaient débordés. C’est grâce à ces hommes que nous avons pu établir des liens » relève M. Sikuri.
Mais le travail à Christchurch ne s’arrête pas là, ajoute-t-il. Dans les Églises de notre fédération, les dirigeants se concentrent maintenant sur la question de savoir comment équiper et former les membres de l’Église adventiste en général.
« Au cours des prochains mois, des spécialistes adventistes seront sollicités pour montrer comment mieux gérer ce type de situation. »
Les Églises adventistes se préparent aussi pour les réunions d’évangélisation prévues en octobre prochain.
Dans un certain sens, cette tragédie met l’accent sur les choses essentielles de la vie, et replace la question de priorité des relations et des liens comme jamais auparavant.
La version originale de cette histoire a été publiée sur le news site de Adventist Record.
Traduction : Enide Citte