28 Mai 2019 | Silver Spring, Maryland, États-Unis | Par : Marcos Paseggi, Adventist Review (DIA)
Pour les adventistes du septième jour, se battre pour la liberté de conscience et la liberté religieuse pour tous n’est pas une option, ont déclaré les défenseurs de la liberté religieuse lors du 17ème Dîner Annuel de la Liberté Religieuse à Washington, D.C.
Le programme du 20 mai 2019 a rassemblé plus de 120 experts de l’église et du gouvernement, des responsables diplomatiques, des dirigeants d’église et des militants d’organisations non gouvernementales (ONG) afin de réfléchir à certains des défis actuels en matière de liberté religieuse dans le monde. Il a également permis de rappeler aux invités réunis au Centre pour la Liberté Religieuse de l’Institut Newseum, que les racines de la liberté de conscience et de croyance étaient beaucoup plus profondes que ne le pensent souvent les gens.
« La liberté religieuse c’est ne pas subir de harcèlement religieux, de persécution et de contrainte, mais ses racines sont bien plus profondes qu’un simple arrangement social, » a déclaré le secrétaire général de l’IRLA, Ganoune Diop. « Ce n’est pas simplement un vote pris par des législateurs. »
Ganoune Diop, qui dirige également le Département des Affaires Publiques et de la Liberté Religieuse de l’Église adventiste, a ensuite expliqué pourquoi la liberté religieuse était une nécessité pour tout individu.
« [La liberté religieuse] est un attribut divin reflété chez les humains, » a expliqué Ganoune Diop. « La liberté de conscience est en fait liée à ce que cela signifie être humain car l’amour ne peut être forcé ; l’amour a besoin de liberté. »
Dans ce contexte, a souligné Ganoune Diop, la liberté religieuse représente bien plus que la promotion d’une idée. « Cela fait partie d’une mission d’humanisation. »
Le dîner « Défendre la Liberté de Conscience pour Tous » était parrainé par l’Association Nord-Américaine de la Liberté Religieuse (NARLA) de l’Église adventiste et par l’Association Internationale de Liberté Religieuse (IRLA).
Une Voix au Congrès
L’allocution principale de la soirée a été présentée par Sheila Jackson Lee, membre du Congrès américain, décrite comme étant « une voix influente et puissante à Washington. » Sheila Jackson Lee, l’une des deux adventistes du septième jour à la Chambre des Représentants des États-Unis, possède une vaste expérience en matière de défense des droits constitutionnels de tous et de défense des droits des femmes et des enfants.
Sheila Jackson Lee, qui a été désignée (par US News et World Report) comme l’un des «10 législateurs les plus influents de la Chambre des Représentants, » a déclaré qu’il s’agit à travers la liberté religieuse de travailler sur des lois importantes, en dépassant les clivages politiques.
« La religion et la foi ne s’arrêtent pas à la frontière de l’affiliation politique, et c’est la raison pour laquelle toutes les portes devraient être ouvertes aux défenseurs de la liberté religieuse, » a-t-elle déclaré.
Sheila Jackson Lee a également appelé à impliquer la génération du millénaire ainsi que d’autres personnes afin qu’elles puissent s’enthousiasmer pour la liberté religieuse. « La liberté religieuse
c’est aussi les droits de l’homme, » a-t-elle souligné.
Elle a également dit clairement que la défense de la liberté religieuse ne connaît pas de frontières.
« Même aux États-Unis, nous devons rester unis et serrer les coudes pour lutter ensemble, car si nous ne continuons pas à nous battre, la liberté religieuse n’aura personne pour la défendre. Et il y a des gens dans le monde qui comptent sur nous pour continuer à se battre, » a-t-elle déclaré.
Marcher sur le Terrain
L’édition 2019 du programme a permis aux défenseurs de la liberté religieuse de reconnaître la contribution de trois personnes qui sont à la pointe de ce que plusieurs ont appelé une « lutte permanente » pour défendre les droits de toute personne affiliée à une religion ou pas.
Un des deux Prix Internationaux a été remis à Chris Seiple, qui a mené des efforts visant à susciter un changement de règlementation dans de nombreuses situations délicates et complexes dans divers pays à travers le monde. « La liberté religieuse c’est marcher avec quelqu’un sur le terrain, » a dit Chris Seiple en remerciant IRLA pour son prix. « Lier la règlementation avec les gens, depuis la base jusqu’aux gouvernements, c’est la voie à suivre. »
Chris Seiple encourage les initiatives traditionnelles de défense – dénoncer l’injustice et faire sortir les gens de prison – ainsi qu’une promotion proactive des avantages de la liberté religieuse pour la sécurité et la stabilité, le développement économique et les affaires. Son Institut pour l’Implication Globale s’efforce également d’augmenter la connaissance en matière de liberté religieuse.
« Nous travaillons dans le but d’amener un ensemble de compétences permettant de mieux communiquer les uns avec les autres, » a dit Chris Seiple. « Nous pouvons y arriver, mais nous devons travailler ensemble parmi les dénominations chrétiennes, puis avec les autres religions du monde. »
Le deuxième récipiendaire du Prix International était Asma T. Uddin, avocate pour la liberté religieuse et érudite qui œuvre pour la protection de l’expression religieuse des personnes de toutes confessions.
Asma Uddin a été présentée comme un « avocat éloquent dans les circonstances les plus difficiles » et comme un défenseur de la liberté religieuse pour les majorités comme pour les minorités. De son travail, il a été dit (à la radio publique nationale), « Les préjugés ne peuvent pas survivre à son témoignage. »
Enfin, le récipiendaire du Prix National était Stanley W. Carlson-Thies, qui œuvre pour éduquer les institutions religieuses, les organisations confessionnelles, les organisations à but non lucratif et le Congrès des États-Unis sur le rôle essentiel de la liberté religieuse.
« Nous ne fournissons pas de défense dans les tribunaux, mais nous travaillons en amont, avant que de mauvaises lois ne soient adoptées, » a dit Stanley Carlson-Thies en acceptant le prix. « Nos efforts sont non partisans et multi-confessionnels. »
Stanley Carlson-Thies a souligné que le travail repose sur les efforts communs et les partenariats. Dans ce contexte, il a appelé les défenseurs de la liberté religieuse à être plus intentionnels dans la protection des droits de chacun. C’est quelque chose, a-t-il dit, que l’Église adventiste du septième jour fait très bien.
« Les autres communautés religieuses ont besoin d’apprendre de l’Église adventiste du septième jour comment défendre la liberté religieuse de manière intentionnelle [parce que] cela fait partie de notre témoignage dans le monde et de notre service envers notre nation, » a dit Stanley Carlson-Thies.
Toujours Vigilants
Le président de l’Église adventiste, Ted N. C. Wilson, a souligné l’importance d’être toujours prêt à défendre le droit de tout être humain à adorer selon sa conscience.
« Peu importe ce que dit la Constitution, il faut toujours qu’il y ait des gens qui se mobilisent pour la liberté religieuse, » a-t-il déclaré. « Chacun d’entre nous doit être un ambassadeur de la liberté religieuse. »
Dans ce contexte, Ted Wilson a souligné que le programme annuel de l’IRLA représente « une importante opportunité de renouveler votre engagement en faveur de la liberté religieuse. » Priant pour chaque participant, il a demandé à Dieu d’ajouter sa bénédiction aux efforts des défenseurs de la liberté religieuse.
« Je t’en prie, bénis les efforts des nombreuses personnes… qui aident les dirigeants et les gens à se rappeler que la vigilance constante au sujet de la liberté religieuse est de la plus haute importance, » a-t-il déclaré.
Traduction: Patrick Luciathe