La 1ère partie de cet article a été publiée le 8 août ICI. Ceci est la suite de cet article.
S’adapter à la vie dans le monde du COVID-19
26 juillet 2020 | Loma Linda, Californie, États-Unis | Par Dr Carlos Fayard, pour le Pôle d’informations de la Division Inter-américaine
Ce pour quoi nous sommes faits
Alors, pour quoi avons-nous été faits pendant notre séjour ici sur cette planète et au milieu de la pandémie ? Les psychiatres et neuroscientifiques Bessel van der Kolk et Daniel Siegel proposent un certain nombre de recommandations utiles que je vais adapter à travers une vision biblique du monde.
Nous sommes faits pour former et entretenir des relations étroites. Vous pouvez envisager de former des « bulles sociales » avec des amis et des membres de la famille en qui vous avez confiance et qui savent que vous êtes tous négatifs au COVID-19. La semaine dernière, nous avons dîné avec un couple charmant que nous n’avions jamais rencontré auparavant, mais que nous connaissions par le biais d’une famille que nous connaissions tous. Nous nous sommes présentés à leur porte avec nos visages couverts et en gardant une distance physique. Nous avons tous rapidement révélé que nous étions « négatifs. » Ainsi, pendant que nous enlevions nos masques, nous avons gardé une bonne distance et nous n’avons donné ni poignée de main ni accolade. Nous nous sommes étreints nous-mêmes pour leur montrer à quel point nous appréciions leur chaleur, mais c’était tout. Face-time et Zoom ne sont pas la même chose que le vrai face-à-face, je sais. J’utilise Zoom pour mon travail tous les jours. En tant que psychothérapeute, je ne vois pas vraiment toutes les nuances de l’expression émotionnelle, mais je découvre d’autres caractéristiques que l’immédiateté noie dans les limites de mon bureau. Notre petite classe de l’École du sabbat a commencé à zoomer récemment. Il est tentant (et surtout bon) de regarder les prédicateurs les plus éloquents au lieu de votre pasteur « passable. » Mais, la familiarité et le respect d’une routine vous aideront d’une manière qui peut être difficile à discerner immédiatement.
Le Dr Van der Kolk nous rappelle que notre cerveau est plus que l’organe de la raison ou la connexion sociale et émotionnelle. Il régule également les processus de base tels que la faim et le sommeil. Faites les choses sur une base régulière, cela se traduira par un sentiment de prévisibilité qui vous aidera à vous adapter.
Notre cerveau a également besoin de stimulation saine et d’activité physique. Tricoter, cuisiner, marcher (en particulier dans la nature) vous revigoreront. Le « sous-sol » ou les zones sous-corticales du cerveau ont besoin de mouvements, de rythmes, de sons (écouter de la musique et chanter), car votre relation viscérale avec votre propre expérience bénéficie également de ces types d’activités. Par exemple, mes « nouveaux sabbats » ont tendance à se dérouler comme ceci : je commence par lire un livre pour en apprendre davantage sur l’histoire de l’Église adventiste en Amérique du Sud. L’attention et la concentration sont accrues vu que cela m’intéresse, que je peux m’identifier au contenu et trouver l’inspiration dans l’expérience de nos ancêtres spirituels. Ensuite, ma femme et moi regardons un sermon et nous participons au chant pendant les services enregistrés diffusés sur Hope Channel. Ensuite, nous nous connectons à notre classe de l’École du Sabbat via Zoom et, l’après-midi, vers le coucher du soleil, j’aime aller dans mon jardin et écouter de la musique en observant les différentes tonalités que les arbres prennent lorsque le soleil se retire (je recommande fortement).
Daniel Siegel ajoute quelques éléments essentiels. Prenez « du temps intérieur, » conseille-t-il, c’est-à-dire du temps pour réfléchir et méditer. Deux pratiques que j’essaie de continuer à entretenir. Méditer sur la Parole, la laisser me parler plutôt que la soumettre à ma propre analyse. Je lis une paraphrase fascinante du livre de Job. Si vous êtes un conseiller, il devrait être exigé de le lire, le relire et le relire encore. Cela va vous souffler littéralement. Un bref moment de réflexion consiste à chercher à voir Dieu pendant ma journée. Ai-je été conscient de sa présence ? Ai-je fait de la place pour que le Seigneur soit dans mes pensées et mes activités ?
Daniel Siegel ajoute également du « temps de jeu » et du « temps physique, » ce que je fais principalement avec Nina, notre chienne. Elle adore jouer ! Nous faisons ensemble notre marche de routine même sous le soleil de feu du sud de la Californie. Quand je « ferme le bureau, » c’est-à-dire quand j’éteins Zoom et l’ordinateur, nous sortons et marchons dans le quartier, que l’on a généralement pour nous seuls.
Ce pour quoi nous sommes vraiment faits : la « vraie normalité »
Mais est-ce tout ce pour quoi nous sommes faits ? Augustin a trouvé de belles paroles pour répondre à cette question : « Tu nous as faits pour Toi-même, et le cœur est agité jusqu’à ce qu’il trouve en toi le repos. » Oui, vous n’avez pas été fait pour la peur. Vous n’êtes pas fait pour la distanciation « sociale. » Vous n’avez pas été fait pour vivre dans le « confinement. » Vous n’avez pas été fait pour voir la famille à travers Zoom. Mais vous n’avez pas été fait non plus pour vous-même. Nous sommes faits pour Dieu. Nous sommes créés pour garder les commandements, c’est-à-dire « aimer Dieu de toute votre pensée et de toute votre force » comme vous « aimez votre prochain comme vous-même. » Ce sont les éléments essentiels de ce qu’est notre « vraie normalité, » pour l’instant « au moyen d’un miroir, de manière obscure, » et dans sa plénitude, au ciel, selon ce pour quoi nous avons été faits.
Peu de temps après notre immigration, nous nous sommes sentis agressés par une réalité à laquelle nous n’étions pas préparés. Pauvres et nostalgiques, nous étions mal en point. Ma femme se préparait à passer ses examens de médecine à l’époque. Nous avons décidé que si elle les réussissait, nous resterions et si elle échouait, nous rentrerions chez nous.
Cette décision à elle seule nous a donné le sentiment qu’il y avait un chemin qui passait à travers et au-delà de notre découragement. Cela nous a donné un sentiment d’espoir. Au milieu de cette pandémie, il y a un moyen de s’en sortir. Pas un moyen parfait, mais un moyen qui peut vous donner de l’espoir. Sachez et nourrissez ce pour quoi vous êtes fait et gardez la foi. Même si nous nous adaptons raisonnablement bien à la pandémie, « nous ne sommes pas faits pour cela. » Nous sommes faits pour l’éternité !
Dr Carlos Fayard est professeur et directeur du Centre Collaboratif de l’OMS pour la Formation et la Santé Mentale Communautaire au Département de Psychiatrie de la Faculté de Médecine de l’Université de Loma Linda. Il est l’auteur des « Principes Chrétiens pour la Pratique de la relation d’Aide et de la Psychothérapie. »
Traduction : Patrick Luciathe