26 mars 2023 | Brésil | Priscila Baracho | DSA et ANN
Orlando (pseudonyme utilisé pour protéger son identité) a 41 ans et est cuisinier professionnel. En raison des difficultés rencontrées au Venezuela, il a dû quitter son pays pour tenter de trouver une vie meilleure. « Ce n’était pas une décision facile à prendre. Seuls ma femme et moi sommes venus. Nous avons eu des difficultés en cours de route, mais à chaque endroit, nous avons été bien accueillis », souligne-t-il.
Le couple a dû quitter ses deux enfants, qui terminent l’école secondaire, ainsi que les membres de sa famille et la maison pour laquelle il avait travaillé dur pour la construire. Une fois au Brésil, ils ont été accueillis par Casa Esperança. « Casa nous a aidés dès le premier jour de notre arrivée. Nous avons été reçus chaleureusement et avec des sourires. Ils sont toujours en train de nous parler, de nous soutenir et de nous encourager à ne pas abandonner. Chaque jour ici, je vois que je vais pouvoir le faire », dit Orlando.
L’histoire de cette famille se répète dans la vie de milliers de personnes qui doivent quitter leur pays d’origine à la recherche d’une vie meilleure, dans la dignité. Et c’est pour aider à transformer ces réalités que le lieu d’accueil Esperança a été inaugurée en avril 2022.
Situé à Porto Velho, la capitale de l’État de Rondonia, le projet est né en raison de la forte crise migratoire survenue principalement avec les Vénézuéliens. Il s’agit d’un partenariat entre l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) de Rondonia et le secrétariat municipal de l’aide sociale.
LE LIEU D’ACCUEIL
Pouvant accueillir 40 migrants de diverses nationalités, des Cubains, des Haïtiens, des Argentins, des Boliviens et des Péruviens ont déjà été hébergés. La structure dispose de chambres, de salles de bain, d’une cuisine et d’un espace pour les activités.
Les migrants reçoivent des repas quotidiens et bénéficient du soutien de l’équipe technique pour la régularisation de leurs documents, l’insertion professionnelle et l’internalisation. Les services sont assurés par 20 employés et, le week-end, des bénévoles aident à préparer les repas. Plus de 5 000 repas sont fournis chaque mois.
Le coordinateur du projet, Rivailton Ribeiro, explique que la maison cherche à développer l’autonomie des migrants afin qu’ils puissent développer et poursuivre leurs objectifs d’amélioration de leur vie.
LES ACTIVITÉS
Lorsqu’ils se déplacent d’un pays à l’autre, dans des situations souvent difficiles, les migrants arrivent émotionnellement vulnérables. C’est pourquoi la maison propose un soutien psychosocial, ainsi que des projets de musicothérapie, des ateliers d’art, de crochet et de cuisine.
Ces activités les incitent à se professionnaliser et servent d’outils d’insertion sur le marché du travail. « Nous cherchons à sauver la dignité et l’équilibre émotionnel de ces personnes », explique João Paulo Dias, directeur de la section régionale de l’ADRA.
UNE NOUVELLE EXPÉRIENCE
Les migrants peuvent rester aussi longtemps que nécessaire pour être insérés professionnellement ou pour l’internalisation. À ce jour, plus de 400 personnes ont été aidées.
ADRA à Rondônia a eu un impact concret sur la vie de centaines de personnes grâce à des projets d’aide sociale qui travaillent sur plusieurs fronts, comme la santé, l’éducation, le développement humain, l’éradication de la pauvreté et les interventions d’urgence, entre autres.
L’État dispose de deux centres de développement dans les villes de Porto Velho et Ji-Paraná, qui fournissent un soutien afin que les ressources les plus variées puissent atteindre les personnes dans le besoin. La Casa de Passagem Esperança est devenue une référence en matière de prise en charge globale des migrants dans la capitale de Rondônia.
Pour le directeur, le projet se distingue par le dévouement, l’engagement et l’amour des employés d’ADRA qui offrent toujours le meilleur à ceux qui passent par ce lieu d’accueil. « Beaucoup de vies sont transformées par les services offerts à la maison, et tous ceux qui sont hébergés continuent leur vie, après leur séjour, avec plus d’espoir », dit Dias.
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