04 juillet 2024 | Paris, France | BIA-ANN
Dans une décision qui interpelle sur les dérives potentielles de la lutte contre les sectes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a été condamnée par le tribunal administratif de Paris.
La justice a en effet ordonné le retrait de plusieurs passages du rapport d’activité 2018-2020 de la Miviludes concernant les Témoins de Jéhovah. Ces passages, accusant notamment le mouvement religieux de dissuader ses membres de recourir à la justice et de décourager les jeunes à poursuivre des études supérieures, ont été jugés basés sur des « erreurs de fait ».
Le tribunal a pointé du doigt le manque de fondement des accusations de la Miviludes, relevant que les « preuves » avancées étaient soit anciennes, soit issues de pays étrangers, et donc non représentatives de la réalité des Témoins de Jéhovah en France.
Cette décision a été accueillie avec soulagement par les Témoins de Jéhovah, qui ont rappelé que la Cour européenne des droits de l’homme a déjà eu à plusieurs reprises à confirmer la légalité de leurs pratiques religieuses.
Si cette victoire judiciaire marque un revers pour la Miviludes, elle soulève des questions cruciales quant à la lutte contre les dérives sectaires. Comment garantir un traitement juste et équitable aux mouvements religieux minoritaires tout en luttant efficacement contre les dérives sectaires ?
Ce jugement rappelle la nécessité d’une approche rigoureuse et factuelle, fondée sur des preuves tangibles et non sur des amalgames ou des préjugés. Il est primordial que la Miviludes, dans sa mission de vigilance, fasse preuve d’une impartialité sans faille et d’un respect scrupuleux du principe de la liberté religieuse.
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