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La « grande déception », 175 ans après.

By 17 novembre 2019No Comments

1er novembre 2019 | Whitehall, New York, États-Unis | Marcos Paseggi, Adventist Review | DIA

Une commémoration et non une célébration.

Les organisateurs ont insisté au moins trois fois sur la différence entre ces deux mots lors de cet événement commémoratif du 22 octobre 1844 auquel plus de mille membres et dirigeants de l’Église ont assisté, du 17 au 19 octobre derniers, près de Whitehall, dans l’État américain de New York.

En effet, l’événement a eu lieu sur la ferme et dans la chapelle de William Miller ainsi que dans les environs. L’objectif était de recréer de façon émouvante certains aspects de l’expérience originale. On en a également profité pour encourager les adventistes du septième jour d’aujourd’hui à se lever et à continuer de propager l’Évangile comme le faisaient nos pionniers il y a 175 ans.

« De cette grande déception (disappointment), nous nous dirigeons maintenant vers la grande affectation (appointment) », a dit Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, en donnant une perspective missionnaire à la signification du weekend de commémoration. Le fermier devenu prédicateur William Miller et bien d’autres qui avaient étudié les prophéties de la Bible pensaient que Jésus allait revenir sur la terre le 22 octobre 1844. Ce jour-là, connu dans l’histoire adventiste comme la grande déception, étant donné que Jésus n’est pas revenu, est plus tard devenu un catalyseur pour l’Église, qui compte maintenant 21 millions de membres à travers le monde. Il a poussé les fidèles à propager le message du retour de Jésus dans le monde entier, une mission qui, a rappelé le pasteur Wilson, n’est pas achevée.

Deux bénévoles lors de la commémoration du 175e anniversaire organisée par l’Adventist Heritage Ministries. Plusieurs bénévoles de l’événement du 17 au 19 octobre dernier, qui a eu lieu à la ferme de William Miller, portaient des vêtements semblables à ceux portés dans les années 1840. Une photo de Marcos Paseggi d’Adventist Review.

« Souvenons-nous que personne dans cette Église n’a pas l’intelligence, l’éducation ou le niveau socioéconomique requis pour être utile à Dieu, a dit le pasteur Wilson aux participants rassemblés sous la tente installée sur les lieux. Faire quelque chose pour Jésus, voilà la grande responsabilité de chacun. »

Il n’y a rien comme chanter le retour de Jésus.

Les 17 et 18 octobre en soirée, le programme comprenait une section de chant d’hymnes « millerites » que les premiers croyants adventistes chantaient au début des années 1840. Le directeur du White Estate de l’Église adventiste, Jim Nix, a expliqué le contexte de certaines hymnes et mélodies classiques comme Together Let Us Sweetly Live, You Will See Your Lord A-Coming et Lo, What a Glorious Sight Appears.

M. Nix a cité le pionnier adventiste James White qui, vers la fin des années 1860, a écrit qu’en ces jours (vers 1844), « il n’y avait rien comme chanter le retour de Jésus ». Il a également souligné les efforts des premiers dirigeants de l’Église pour s’assurer que les gens chantent lors des premiers rassemblements.

« Les premiers fidèles adventistes étaient si résolus à faire chanter des hymnes qu’ils avaient même recours à des mélodies bien connues desquelles ils changeaient les paroles. » Par exemple, l’hymne O Brother, Be Faithful provenait d’une mélodie folklorique de l’époque. Et on chante encore ce chant dans certaines assemblées adventistes, a rappelé M. Nix.

Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, s’adresse aux membres et aux dirigeants de l’Église présents au 175e anniversaire du 22 octobre 1844, connu par les adventistes comme la grande déception. « De cette grande déception, nous nous dirigeons maintenant vers le grand rendez-vous », a-t-il dit. Une photo de Marcos Paseggi d’Adventist Review.

En journée, pendant les événements de commémoration, les participants pouvaient faire une visite guidée des environs ou visiter des endroits significatifs à l’histoire adventiste, comme les premières églises où M. Miller a été invité à prêcher au début des années 1840 et le cimetière où, avec d’autres, il repose en paix.

Un Dieu qui n’abandonne jamais

Le programme du vendredi soir comprenait un message dévotionnel de Daniel Jackson, président de la Division nord-américaine.

En souvenir de la détresse des premiers fidèles qui ont attendu l’apparition de Jésus en 1844, le pasteur Jackson a reconnu qu’il est difficile d’imaginer les attentes que ces gens ont dû avoir, mais aussi l’ampleur de leur déception. Néanmoins, a-t-il souligné, les gens qui étaient rassemblés à la ferme de M. Miller avaient suivi la volonté de Dieu.

« Ce qui est arrivé ici il y a 175 ans faisait partie du plan de Dieu pour propager le message [du proche retour de Jésus] dans le monde entier. La déception n’était pas une fin en soi, mais plutôt un début. Dieu appelait [les premiers fidèles adventistes] à continuer. »

Lors de son message du samedi (sabbat) matin, Dwain Esmond, directeur adjoint du White Estate, a rappelé que, lorsque Dieu déçoit, c’est toujours au service de quelque chose de plus grand. « N’oubliez pas que de cette déception est venue la mission d’achever l’œuvre. » Une photo de Marcos Paseggi d’Adventist Review.

Le pasteur Jackson a expliqué que cette réalité est basée sur la nature de Dieu. « Le Dieu en qui je crois n’abandonne pas, n’arrête jamais. La volonté et les desseins de Dieu ne seront jamais déjoués par la défaite, le ridicule ou la déception. »

Voilà une raison d’espérer, a-t-il ajouté.

« Notre Dieu n’abandonnera jamais, ni vous ni son Église. Il poursuivra son œuvre qu’il accomplit à travers elle. »

Il a aussi rappelé à l’assemblée que, même si le travail des premiers fidèles adventistes était tout aussi costaud que fragile, Dieu n’a pas cessé de prendre soin d’eux, parce qu’il avait un plan. Et nous, fidèles contemporains, faisons aussi partie de ce plan.

« Aujourd’hui, Dieu nous envoie le Saint-Esprit et fait de nous ses ambassadeurs. En réalité, Jésus revient bientôt. C’est pourquoi il a besoin de gens qui le représentent dans le monde plutôt que de gens qui réchauffent des bancs d’église. Le plan de Dieu, c’est que son Église d’aujourd’hui se lève », a-t-il ajouté.

Le samedi (sabbat) matin de la commémoration du 175e anniversaire de la grande déception, les membres et les dirigeants d’église qui s’étaient rassemblés sous la tente pour le culte ont été invités à faire preuve du même niveau de dévouement que les pionniers adventistes. « Nos pionniers nous ont donné la vérité, mais il leur était impossible de nous transmettre leur fidélité, a dit le pasteur Esmond. Aujourd’hui, Dieu parie sur vous et moi. Il nous invite à prendre part au dernier avertissement mondial avant son retour. » Une photo de Marcos Paseggi d’Adventist Review.

Quand Dieu déçoit

Lors de son message du samedi (sabbat) matin, Dwain Esmond, directeur adjoint du White Estate, a réfléchi à combien les pionniers adventistes désiraient et espéraient l’avènement du royaume de Dieu. Et après avoir brièvement décrit l’état du monde actuel, il a dit, « Il faut être fou pour ne pas souhaiter l’avènement du Royaume! »

Il a ensuite parlé du désir de M. Miller pour la venue du royaume de Dieu qu’il savait être la priorité, car il ne prendra jamais fin. « C’est une promesse sur laquelle nous pouvons compter. Par la grâce de Dieu, nous nous envolerons et Dieu nous donnera un nouveau départ. »

En parlant de l’expérience de ceux qui ont été déçus, le pasteur Esmond a dit que, comme eux, nous ne nous retrouvons jamais dans une situation que Dieu n’a pas prévue.

« Souvenez-vous que, lorsque Dieu déçoit, c’est toujours au service de quelque chose de plus grand. Il rend cette chose meilleure qu’elle ne l’était auparavant. »

Le samedi (sabbat) après-midi, 19 octobre, Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, et Bill Knott, directeur administratif des magazines Adventist Review et Adventist World et expert de l’histoire de l’Église, ont mené des moments de réflexion en narrant la déception qu’ont vécue ceux qui sont passés par le 22 octobre 1844, surtout lors des jours et des semaines qui ont suivi. Une photo de Marcos Paseggi d’Adventist Review.

Après avoir présenté la déception de plusieurs personnages bibliques qui s’est transformée en bénédiction (il a mentionné notamment les exemples de Moïse, de David, de Marie et de Marthe), le pasteur Esmond s’est penché sur des histoires entourant la déception de 1844, et plus particulièrement sur l’expérience d’Hiram Edson, l’un de ces fidèles, le premier à appréhender la signification théologique de ce qui s’était réellement produit le 22 octobre.

D’après les données historiques, alors qu’il traversait, le lendemain, un champ de maïs pour rendre visite à quelques frères déçus, il a compris que la « purification du sanctuaire » dont il est question dans le livre de Daniel était un événement qui avait commencé le 22 octobre, mais qui ne faisait pas référence à la terre. Il était plutôt question du ciel et de l’œuvre d’intercession de Jésus là-haut.

Voilà qui changeait la perspective de nos pionniers, a dit le pasteur Esmond, et qui devrait changer la nôtre également.

« Nos pionniers n’avaient ni éducation, ni argent, ni grands moyens de communication, mais Dieu les a utilisés parce qu’ils étaient fidèles. S’ils étaient ici et voyaient certaines des choses qui nous angoissent, ils nous diraient sans doute, “Quel est votre problème?” N’oubliez pas que de cette déception est venue la mission d’achever l’œuvre. »

Une vue de la ferme de William Miller, avec les tentes installées pour la commémoration du 175e anniversaire de la grande déception de 1844 tenue du 17 au 19 octobre derniers. La propriété est actuellement gérée par l’Adventist Heritage Ministries. Une photo de Marcos Paseggi d’Adventist Review.

Au-delà de la déception

Le programme du sabbat après-midi a commencé par des moments de réflexion sur le « rocher de l’ascension », une formation rocheuse à l’arrière de la ferme de M. Miller où un groupe de fidèles a peut-être attendu l’apparition de Jésus le 22 octobre 1844. En ce doux après-midi ensoleillé, Bill Knott, directeur administratif des magazines Adventist Review et Adventist World et expert en histoire adventiste, a narré la déception qu’ont dû vivre ces chrétiens le 22 octobre 1844, surtout lors des jours et des semaines qui ont suivi. Ceux qui n’ont pas renoncé à leur foi et qui ne sont pas retournés dans leur ancienne église étaient ridiculisés.

D’après le pasteur Wilson, qui a clôturé ces moments de commémoration et de réflexion après la courte présentation de M. Knott, la détresse de ces premiers adventistes est une prédiction de ce que les adventistes du septième jour vivront sans doute à la fin des temps.

« Ceux qui veulent demeurer fidèles à la parole de Dieu feront également rire d’eux. Mais il n’y a rien à craindre, car Dieu nous aidera à passer au travers. » En ce sens, le pasteur Wilson et d’autres dirigeants ont souligné combien l’Église actuelle devrait être tout aussi tenace et persévérante que ces pionniers.

Dwain Esmond a aussi souligné que c’est ce que nous faisons avec nos connaissances qui compte plutôt que le simple fait d’avoir des connaissances.

Des membres sont rassemblés pour écouter leur guide Betty Knickerbocker (à gauche) devant la pierre tombale de William Miller près de Whitehall, dans l’État de New York. Selon Mme Knickerbocker, la pierre tombale de M. Miller est orientée vers l’est, car il s’attendait à voir Jésus revenir au matin de la résurrection. Une photo de Marcos Paseggi d’Adventist Review.

« Nos pionniers nous ont donné la vérité, mais il leur était impossible de nous transmettre leur fidélité. Aujourd’hui, Dieu parie sur vous et moi. Il nous invite à prendre part au dernier avertissement mondial avant son retour. »

Une fois de plus, le pasteur Esmond a appelé les membres et les dirigeants de l’Église à ne pas oublier que, quand Dieu déçoit, c’est toujours au service de quelque chose de plus grand. La question clé, selon lui, porte sur la nature du rôle que nous devons y jouer.

« Serez-vous cette plus grande chose produite par la déception? » a-t-il enfin demandé.

Traduction : Marie-Michèle Robitaille

Author Pôle communications

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