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Ellen G. White, cofondatrice de l’Église adventiste sur les vaccins

By 8 décembre 2021No Comments

6 décembre 2021 | Mark Pearce, directeur du centre de recherche Ellen G White | Adventist Record | Adventiste Magazine

À l’heure actuelle, la COVID et les fermetures font à nouveau la une de nos journaux et touchent un nombre considérable de personnes dans le Pacifique Sud. À cela s’ajoute la question des vaccins, d’autant plus qu’ils sont promus par les gouvernements comme un moyen de revenir à la normale. Certains se sont opposés aux vaccins, croyant qu’Ellen White était contre eux, tandis que d’autres soutiennent que la question est liée à la foi et à la loyauté envers Dieu. Abordons alors cette question.

Ellen White et les médicaments

Tout d’abord, il est bien connu qu’Ellen White était opposée aux « médicaments toxiques ». En 1865, après avoir réfléchi au traitement proposé par un « médecin », elle écrit : « L’usage des drogues a entraîné plus de morts que toutes les autres causes réunies. […] Une multitude de médecins avec une multitude de drogues ont apporté une malédiction aux habitants de la terre et ont précipité prématurément dans la tombe des milliers et des dizaines de milliers de personnes » (1).

Il est essentiel de comprendre le contexte dans lequel elle a fait ces déclarations. Dans l’Amérique du XIXe siècle, des substances telles que le mercure, l’opium, l’arsenic et la strychnine étaient considérées comme des médicaments. En outre, il existait des « potions » (appelées « composés » à l’époque) qui pouvaient contenir un mélange de n’importe quel ingrédient y compris, mais sans s’y limiter, les suivants : vers, sirop végétal, poudres, chair de vipère, précipités mercuriels, transpiration humaine et excréments humains ou animaux. Si le compositeur se trompait, il conservait la potion pour une utilisation ultérieure ! (2)

Il n’est pas étonnant qu’en 1860, le Dr Oliver Wendell Holmes ait écrit : « Si l’ensemble de la science médicale, telle qu’elle est utilisée aujourd’hui, pouvait être jetée au fond de la mer, ce serait tant mieux pour l’humanité et tant pis pour les poissons » (3). Cela devrait expliquer l’utilisation de l’expression « médicaments toxiques » par Ellen White.

De plus, à l’époque, pour être médecin, il fallait suivre un apprentissage de trois ans auprès d’un autre médecin, dont les résultats dépendaient des compétences du médecin. Au milieu du 19e siècle, les écoles de médecine étaient incitées à étendre leur formation à des cours de six mois, mais il n’existait aucune réglementation. En 1885, la plupart des écoles offraient un cours de deux ans, répétant largement ce qui était enseigné la première année. Il est donc évident que la médecine était en plein développement au cours de cette période.

Enfin, Ellen White a été la force motrice de l’accent mis par les adventistes sur la santé. C’est son esprit visionnaire qui a poussé à la fondation d’institutions de santé, et elle déclare que « l’école médicale de Loma Linda doit avoir un excellent niveau » (4). Elle souhaitait que les diplômés soient formés de telle sorte qu’ils soient « doués d’un talent supérieur, prêts à parvenir à un haut niveau de responsabilité » (5). Il fallait viser le meilleur.

Ellen White et les vaccins

Ellen White ne fait aucune déclaration sur la question des vaccins. Ici, sa plume est silencieuse. Cependant, il existe des documents relatifs à certaines interactions de ceux qui ont travaillé avec elle et qui traitent également de ce sujet. Les principes énoncés ici devraient aider les lecteurs à prendre leurs décisions.

Elder DE Robinson, l’un de ses secrétaires, en réponse à une question, a écrit le 12 juin 1931 qu’une épidémie de variole avait sévi dans sa région à l’époque où Ellen White était encore vivante. Il souligne « qu’elle s’est elle-même fait vacciner et a exhorté ses collègues de travail, ceux qui étaient en relation avec elle, à se faire vacciner. En prenant cette mesure, Ellen White a reconnu le fait qu’il a été prouvé que la vaccination immunise contre la variole ou atténue considérablement ses effets si l’on en est atteint » (6).

Un autre exemple est donné par W. C. White qui s’est souvenu d’un incident lorsqu’ils étaient en Australie. Un missionnaire de retour au pays avait perdu son fils aîné à cause de la malaria dans les îles, ayant refusé le conseil d’administrer de la quinine sur la base de sa compréhension des conseils d’Ellen White. Il lui a demandé : « Aurais-je péché en donnant de la quinine à ce garçon alors que je ne connaissais aucun autre moyen de lutter la malaria et qu’il risquait de mourir autrement ? Elle a répondu : Non, on attend de nous que nous fassions de notre mieux » (7).

Cela va dans le sens de son conseil suivant : « Dieu veut que nous ayons tous du bon sens, et il veut que nous raisonnions à partir de celui-ci. Les circonstances modifient les conditions. Les circonstances changent la relation des choses » (8).

En 1911, Ellen White écrit à son fils Edson au sujet de son traitement aux rayons X. « Pendant plusieurs semaines, j’ai suivi un traitement aux rayons X pour la tache noire sur mon front. Au total, j’ai reçu 23 traitements qui ont éliminé complètement la marque. J’en suis très reconnaissante » (9). Cela indique qu’Ellen White n’était pas opposée aux pratiques de la médecine moderne ni contre l’utilisation légitime des vaccins.

Vaccins et loyauté envers Dieu

Mais qu’en est-il des affirmations de certains selon lesquels, il existe un lien entre les vaccins et la foi et la loyauté envers Dieu ? Le livre de l’Apocalypse aborde les questions relatives à la fin des temps, et au cœur du livre se trouve la question d’un choix de vie que chacun doit faire. Ce choix concerne l’un des deux camps de la tragédie des siècles entre Dieu et Satan. Il s’agit d’adorer et d’être loyal envers Dieu (voir Apocalypse 14.7), ou envers Satan, représenté par les puissances de la bête (voir Apocalypse 13.15). La situation actuelle ne concerne pas l’adoration et la loyauté envers Dieu. Il est difficile d’y trouver un quelconque élément religieux. Elle est susceptible de toucher à des questions de liberté personnelle, mais ce n’est pas la même chose que de questions de culte et de pratique de la croyance religieuse (10).

En fait, nous avons ici un excellent exemple de décision sur ce que disent les Écritures. Avant la réforme, l’Église déterminait ce que les Écritures affirmaient. Les chrétiens protestants croient que l’autorité se trouve dans les Écritures. Mais que se passe-t-il lorsqu’ils ne sont pas d’accord entre eux sur sa signification ? Qui décide de ce qui est correct ? Est-ce l’individu ou la communauté de foi ? Les deux parties prétendent avoir fondé leurs affirmations sur les Écritures. Pourtant, en réalité, nous interprétons les Écritures et l’histoire du christianisme montre le désaccord qui existe sur sa signification.

Cela soulève la question de savoir comment les droits des individus et de la communauté se croisent. Cela se produit dans la communauté chrétienne lorsque des questions doctrinales se posent, et que la communauté elle-même demande des comptes aux croyants pour ce qu’elle considère comme des aberrations. Les personnes soumises à des mesures disciplinaires prétendront que leur liberté religieuse a été violée. Ces personnes sont libres de pratiquer et de croire ce qu’elles veulent, en fonction de leur propre conscience, mais généralement séparées de leur communauté d’origine.

Il en va de même dans le présent contexte. Chaque personne a le droit de choisir de se faire vacciner ou non, mais doit prendre en compte le bien de l’ensemble de la communauté. Ce n’est pas une décision facile pour certains, et il faut leur donner un espace pour dialoguer sur les réserves qu’ils ont.


Traduction : Tiziana Calà


(1) Ellen White, « Messages choisis », vol. 2, p. 511.
(2) Pour une description plus détaillée, voir Mervyn G. Hardinge, A Physician Explains Ellen White’s Counsel on Drugs, Herbs and Natural Remedies, p. 43-58.
(3) Howard Markel, « Why you can thank Oliver Wendell Hollmes Sr. for doctors washing their hands », 28 août 2020.
(4) Ellen White, Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants, p. 388.
(5) Ellen White, Conseils aux éducateurs, aux parents et aux étudiants, p. 380.
(6) Voir Merlin D. Burt, « Some Observations for Seventh-day Adventists on Ellen White and Vaccines ». Burt cite plusieurs autres exemples
(7) Ellen White, « Selected Messages », vol. 2, p. 181.
(8) Ellen White, « Selected Messages », vol. 3, p. 217.
(9) Ellen White, « Selected Messages », vol. 2, p. 303.
(10) Pour une réflexion biblique et théologique, voir <adventistreview.org/church-news/story16732-vaccination-a-biblical-and-theological-reflection>.

Author Pôle communications

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