27 novembre 2020 | Evangeliques.info
Des jeunes issus de familles évangéliques sont attirés par l’islam radical et certains même se convertissent : c’est ce qu’explique le pasteur évangélique itinérant et consultant en violence urbaine Saïd Oujibou dans une interview donnée au Point et publiée le 26 novembre.
« Cela peut profondément surprendre, mais les attentats meurtriers attirent, séduisent des jeunes en quête d’idéal. Un idéal qu’ils ne retrouvent plus dans nos Eglises », analyse Saïd Oujibou, également fondateur d’une Union des Nord-Africains chrétiens de France. Faisant remonter ce phénomène aux débuts des années 2000, avec une accélération dès 2015, le pasteur itinérant remarque qu’on ne parle pas de ces conversions de jeunes évangéliques vers l’islam car cette réalité dérange les pasteurs et suscite la honte des familles.
Toutefois, pour Saïd Oujibou, certaines de ces conversions sont des « conversions de proximité, même de confort ». En effet, des familles évangéliques et musulmanes vivent souvent côte à côte dans les banlieues populaires des Hauts-de-France, de Seine-Saint-Denis, de Lyon ou de Marseille. «Les jeunes trouvent chez leurs voisins plus de solidarité, de fraternité, de chaleur », développe le pasteur, ajoutant que contrairement aux apparences, les évangéliques ne se retrouvent guère entre eux en dehors des offices religieux.
Les islamistes font beaucoup de prosélytisme
Mais Saïd Oujibou souligne aussi que les islamistes font beaucoup de prosélytisme et savent comment « harponner » notamment les jeunes filles des Églises évangéliques. « Les « rabatteurs » les repèrent, car elles sont bien élevées, correctement habillées, elles ne disent pas de grossièretés et surtout sont réputées vierges ».
Deux à trois fois par semaine, le pasteur d’origine marocaine est contacté par des familles car non seulement leurs filles se convertissent, mais elles veulent aussi presque immédiatement se marier avec un musulman. Comment le pasteur explique-t-il cette attirance pour l’islam radical ? Au risque de choquer, il répond que les jeunes filles sont aussi attirées par la force, la puissance et même la virilité qu’elles croient trouver chez ces islamistes.
« Les Frères musulmans savent prendre soin des nouveaux convertis. Quand ceux-ci viennent de familles éclatées, monoparentales, ils se substituent aux pères. Même dans des familles bourgeoises, des jeunes se convertissent à l’islam », commente encore Saïd Oujibou. Sans oublier d’ajouter que des musulman(e)s continuent de se convertir au christianisme, malgré les difficultés qu’ils rencontrent, comme le rejet de leur famille d’origine.