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Le grand égalisateur

By 7 septembre 2020No Comments

Michael Kruger, est le président de l’Agence de développement et de secours adventiste / Adventist World

Le monde apprend ce que les personnes vulnérables ont toujours su : il n’y a pas d’espoir sans scolarisation

Ces derniers mois, beaucoup d’entre nous ont pu faire l’expérience de ce que c’est que d’avoir un enfant déscolarisé : il n’est pas à la maison pour l’été ou les jours de congé, non, il fait l’école à la maison – et on tente de maintenir les objectifs du programme scolaire dans les délais prévus sans avoir accès à toutes les choses qui rendent l’école formidable.

Cette perturbation de la vie nor- male – parmi les autres effets secondaires de la pandémie de COVID-19 – sera une note de bas de page dans le récit de nos vies : la fois où nous avons tous essayé l’enseignement à distance. Pour certains, l’école à la maison renforce la valeur du système éducatif. Pour d’autres, c’est une dis- traction inattendue remplie de forts faits de couvertures, d’apprentissages virtuels, et de séances interminables d’art plastique et de bricolage.

Si, au moment où vous lirez ces lignes, la vie a repris son cours normal, nous nous réjouirons de ce que nos enfants, au lieu d’être absents de l’école, profitent simplement des vacances d’été. Et à l’automne, lors- qu’ils retrouveront sans doute leurs éducateurs, leurs ressources, leurs terrains de jeux et leurs camarades, ce sera de nouveau le temps aigre-doux de la rentrée.

UNE EMPATHIE NÉE DE LA CRISE

Pour 264 millions d’enfants – le nombre d’enfants dans le monde qui ne vont pas à l’école – l’attente d’aller en classe est un rêve éveillé cruel. Maintenant que nos propres enfants ont manqué leur routine scolaire normale, ne serait-ce que pour quelques mois, on peut commencer à imaginer ce que ce serait si les interruptions temporaires de la scolarité devenaient permanentes.

Imaginez un instant que votre enfant de 8 ans n’ait jamais été à l’école primaire. Qu’il n’ait jamais participé à une discussion en classe, n’ait jamais levé la main pour répondre à un problème de maths, n’ait jamais eu l’occasion formelle d’apprendre à lire et à écrire… Pour 25 millions d’enfants de cette tranche d’âge, ce scénario est une réalité. Votre enfant fictif de 8 ans serait compté parmi les enfants qui n’ont jamais vu l’intérieur d’une salle de classe et – à moins qu’on intervienne pour lui – ne le verra probablement jamais.

Ces statistiques sont pires encore si cet enfant est une fille, un réfugié, ou un enfant qui a besoin d’une formation scolaire spécialisée. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), deux fois plus de filles que de garçons n’iront jamais à l’école (1). En outre, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) affirme que les enfants réfugiés ont cinq fois plus de risque de ne pas être scolarisés que ceux qui ne sont pas réfugiés (2).

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) rapporte que 90 pour cent des enfants handicapés dans les pays en développement ne sont pas scolarisés (3).

C’est le monde de Rafeef. Cette réfugiée syrienne âgée de 10 ans souffre d’une maladie génétique débilitante de la moelle épinière. Bien qu’elle ne connaisse pas ces statistiques officielles, elle sait sans l’ombre d’un doute ce que l’on ressent lorsqu’on n’est pas à l’école. Comme son état affecte sa vision, sa mobilité et sa capacité à apprendre dans un cadre traditionnel, Rafeef a besoin d’une assistance particulière. Mais au Liban, son pays, il n’est pas évident d’obtenir une assistance spéciale.

« Les enfants ayant des besoins spéciaux ont besoin de soins particuliers », dit Rita Haddad, gestionnaire de projet pour ADRA Liban. « Au Liban, même les filles sans besoins spéciaux sont sous-évaluées. Une fille ayant des besoins spéciaux ne constitue donc pas la priorité. » ADRA ABILITY – un projet adapté aux besoins des enfants ayant des difficultés physiques et mentales comme Rafeef – travaille avec elle et sa famille pour fournir ce qu’ADRA considère comme un droit inaliénable : l’égalité d’accès à une formation de qualité.

Aujourd’hui, Rafeef étudie avec Ahlam, un tuteur du projet ADRA ABILITY. Ensemble, ils travaillent sur un programme d’études conçu pour répondre à ses besoins. « Au Liban, si on n’aide pas les filles qui ont des besoins particuliers, elles n’auront ni avenir, ni espérance, explique Ahlam. Dans ce pays, une fille handicapée est considérée comme incapable de faire quoi que ce soit. Les parents vont simplement essayer de la marier à un homme beaucoup plus âgé qu’elle. »

Le mariage précoce et le handicap ne sont que deux des nombreuses circonstances qui empêchent les enfants d’aller à l’école. D’autres facteurs s’ajoutent : guerre, pauvreté, catastrophes naturelles, faim. À Maputo, au Mozambique, le taux de malnutrition chronique est de plus de 30 pour cent, et ADRA a constaté que la moitié des élèves de la région sont en sous-poids. Pour lutter contre une telle situation, ADRA s’associe à Rise Against Hunger en fournissant des déjeuners chauds à base de riz et de soja, avec des légumes déshydratés enrichis de multivitamines. Pour certains élèves, cette initiative d’alimentation scolaire (SFI) fournit le seul repas qu’ils recevront chaque jour.

Il n’y a qu’à demander à Elison. Cet élève de sixième année manquait souvent l’école pour aider ses parents, ou parce qu’il avait tout simplement trop faim pour s’y rendre à pied et se concentrer sur ses études. Aujourd’hui, ce garçon de 12 ans peut enfin s’asseoir dans une salle de classe et se concentrer sur la leçon, au lieu d’avoir l’estomac qui gargouille douloureusement. « Nous n’avons pas toujours de nourriture chez nous, dit-il. Mes parents n’ont pas de travail. C’est pour ça que je n’apporte pas de nourriture à l’école. »

En fournissant chaque jour un déjeuner chaud et nutritif, ADRA encourage les enfants à reconnaître l’école comme un lieu où l’on peut nourrir son corps et son esprit. En conséquence, un nombre record d’enfants va maintenant à l’école. « Il y a eu une augmentation du nombre d’élèves », dit Rumbi Muzembi, coordinatrice de l’intervention d’urgence pour ADRA Mozambique. « Nous avons commencé avec 9 366 élèves, et maintenant, nous en comptons 13 453. »

Ces chiffres sont cohérents dans toute l’Afrique australe, où le projet a été mis en œuvre. Depuis 2017, l’initiative d’alimentation scolaire d’ADRA a permis d’améliorer la nutrition et l’accès à la scolarisation de près de 50 000 écoliers au Mozambique, en Eswatini, à Madagascar, au Zimbabwe, et au Malawi.

L’ÉCOLE. POUR CHAQUE ENFANT. PARTOUT

En raison du succès des nombreux projets d’ADRA visant à améliorer la vie des enfants, et à la lumière des statistiques désastreuses qui continuent à brosser un tableau sombre pour les enfants du monde entier, ADRA et l’Église adventiste se sont associées pour faire en sorte que chaque enfant, partout, ait la possibilité d’aller à l’école.

La campagne « L’école. Pour chaque enfant. Partout. » est un partenariat fondé sur un objectif commun : servir pour que tous puissent vivre tel que Dieu l’a voulu. Ce partenariat unit la communauté de foi mondiale de l’Église adventiste aux compétences techniques et au succès historique d’ADRA.

En mobilisant la communauté de foi, en influençant les dirigeants et les décideurs mondiaux sur les politiques liées à la scolarisation, et en mettant en œuvre des projets qui s’appuient sur des programmes réussis tels qu’ADRA ABILITY et SFI, ADRA et l’Église adventiste estiment que l’on peut garantir que chaque enfant, partout dans le monde, ait la possibilité d’aller à l’école.

La scolarisation change des vies. La scolarisation permet aux enfants de sortir des conflits, des catastrophes, de la pauvreté. La scolarisation donne aux enfants les outils nécessaires pour réussir. Et la scolarisation inspire les enfants à voir grand.

Ensemble, donnons l’espoir d’un avenir radieux à chaque enfant, partout dans le monde !

Pour en découvrir davantage sur la façon dont ADRA soutient les enfants déscolarisés et sur la façon dont vous pouvez aider, consultez le site ADRA. org/InSchool.


(1) https://fr.unesco.org/news/filles-sont-deux-fois-plus-nombreuses-que-garcons-ne-jamais-commencer-ecole-apres-eatlas-unesco.

(2) https://www.unhcr.org/en-us/missing-out-state-of-education-for-the-worlds-refugees.html

(3) https://www.globalpartnership.org/blog/children-disabilities-face-longest-road-education

Author Pôle communications

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