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Francophonie Européenne

Les adventistes en Europe

By 27 septembre 2020No Comments

30 août 2020 |William Van Grit | Adventist World

Alors que le mouvement adventiste du septième jour en Amérique du Nord se développait à la fin des années 1840 et 1850 et étoffait progressivement son ensemble unique de doctrines, les adventistes ont commencé à réfléchir au travail missionnaire à l’étranger. Pendant un certain temps, ils ont eu une politique d’« enfermement », pensant que la fin du temps de grâce était arrivée. Ils ont également dû relever le défi de consoler les Millerites, qui souffraient encore de la Grande Déception de 1844.(1)

En 1848, Ellen White a eu une vision, lui montrant que le message Adventiste devait faire le tour du monde à l’image du parcourt d’un « éclair ». Elle a fait part de ce rêve à son mari, James, qui a commencé à publier Present Thruth (précurseur de la Revue Adventiste d’aujourd’hui). Il a également commencé à promouvoir une politique de la « porte ouverte » concernant la prédication du message adventiste, ouvrant ainsi la voie au travail missionnaire dans les pays européens.

Les membres d’Église d’origine européenne installés aux États-Unis avaient certainement envoyé de la littérature adventiste à leurs amis et à leurs familles dans leurs pays d’origine respectifs. En mai 1863, James White a écrit dans la Revue que « notre message est mondial ». Le problème, cependant, était que les adventistes manquaient de personnel qualifié et ne savaient pas qui envoyer de part et d’autres vers ce continent. Où étaient les locuteurs de langues française, italienne et allemande ?

John Nevins Andrews a écrit : « Je crois fermement que Dieu a beaucoup [sic] de gens en Europe qui sont prêts à obéir à sa sainte loi, à respecter le sabbat et à attendre le Fils venant des cieux ».

James White avait auparavant dit « de ne pas envoyer l’évangile aux païens, mais d’étendre l’avertissement à tous les domaines du christianisme corrompu ». D’autres adventistes ont dit qu’ils devaient appeler les gens « hors de Babylone », ce qui s’applique principalement aux chrétiens de nom qui vivent aux États-Unis et en Europe.

Des Hommes munis d’un message

Un ancien prêtre catholique romain, Michael B. Czechowski, s’est converti à l’adventisme et s’est porté volontaire pour aller en Europe. Comme il était relativement nouveau dans la foi, il a voyagé sans l’aval officiel de l’Église. Une fois en Europe, il a commencé à prêcher sur le sabbat du septième jour. Il a baptisé quelques personnes tout en continuant à prêcher et à partager la littérature adventiste dans les villages vaudois du nord de l’Italie. Il se rendit ensuite en Suisse en 1865, allant de maison en maison pour vendre un magazine adventiste, L’Évangile Éternel. Il baptisa 40 croyants suisses et jeta ainsi les bases de l’activité adventiste en Europe. Puis, il est allé en Roumanie et en Hongrie, y faisant le même travail.

Albert Vuilleumier et James Erzberger, deux Suisses, s’intéressent à la religion adventiste. Ce dernier a voyagé jusqu’à Battle Creek voulant en savoir plus. Ellen et James White l’ont invité  à rester chez eux pendant qu’il apprend l’anglais et cherchait à mieux connaître l’adventisme. Ils l’ont formé pour le travail d’évangélisation et le colportage en Suisse. Il est retourné dans son pays d’origine et a ainsi partagé sa foi.

George Knight mentionne deux résultats importants de la visite d’Erzberger au Michigan : « Premièrement, cela a suscité une grande discussion sur la mission des adventistes en Amérique. Et, deuxièmement, cela a conduit au pressent appel d’un missionnaire à se rendre en Europe ».(2)

Un missionnaire officiel

En décembre 1871, Ellen White eut une autre vision lui montrant que les adventistes avaient d’« importantes vérités de nature vitale » qui « mettraient le monde à l’épreuve ». Il était temps pour l’Église d’envoyer « officiellement » John N. Andrews, son premier missionnaire américain.

Tant attendu par les adventistes suisses, Andrews le missionnaire a grandement renforcé et encouragé les adventistes durant son séjour. Lorsqu’il est arrivé en Suisse, il a fait paraître des annonces dans les principaux journaux européens indiquant : « Recherche d’adventistes du 7e  jour ». À la surprise générale, des lecteurs ont réagi et pris contact avec lui. Ainsi, l’adventisme s’est répandu progressivement dans divers pays européens, principalement grâce à des colporteurs qui, de maison en maison vendaient des Bibles et des magazines religieux tels que Les Signes des Temps. Une maison d’édition a été créée à Bâle, en Suisse, pour publier de la littérature adventiste en français, en allemand et en italien.

Malheureusement, Andrews mourut en 1883, à l’âge de 54 ans, mais B. L. Whitney originaire de l’Angleterre lui succéda. D’autres natifs anglais, George R. Drew et William O’Neil, y ont également travaillé pour le Lord. Drew, tout en partageant la littérature adventiste sur les navires amarrés à Liverpool, rencontre et convertit un capitaine de mer finlandais, A. F. Lundquist, qui introduisit l’adventisme en Finlande.

Plusieurs autres Européens ont eux aussi répondu à l’appel pour évangéliser l’Europe. John Gottleib Mattesen, un Danois, a immigré aux États-Unis à l’âge de 20 ans. Il a été pasteur baptiste pendant un certain temps, puis est devenu adventiste. En 1877, sa famille et lui ont déménagé au Danemark. Il a travaillé à l’essor de l’Adventisme au Danemark et en Norvège pendant les 11 années suivantes.

Les dirigeants adventistes européens de la dernière partie du XIXe siècle ont sollicité Ellen White à venir les aider à développer le mouvement adventiste naissant. Elle accepta volontiers l’appel macédonien et exerça immédiatement une influence positive et encourageante sur les groupes croissants de croyants adventistes. Elle accepta toutes les invitations qui consistaient à prendre la parole, exerçant une forte influence unificatrice sur les croyants adventistes partout où elle s’est exprimée.

Le succès d’un travailleur

Ellen White a estimé que l’église avait besoin d’un ouvrier germanophone en Europe. Les croyants américains ont envoyé Louis Conradi, un Allemand qui avait immigré aux États-Unis à l’âge de 17 ans. Il a fait ses études au Battle Creek College et a travaillé parmi les immigrants allemands de la région. Quand elle arriva en Suisse, Ellen White a écrit : « Je suis heureuse que frère Conradi soit venu, car c’est un travailleur qui a réussi parmi les Allemands ».(3)

Conradi et Ellen White se sont rendus ensemble en Allemagne en 1887 pour visiter les petits groupes d’adventistes à Vohwinkel et Elberfeld. Elle y découvrit « des critiques désobligeantes parmi les membres, et les factions et rancœurs qui en résultaient ».(4) Elle lança alors ce vibrant appel aux adventistes de ces villes : « Avez-vous oublié les paroles du Christ ? Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. . . . À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour pour les autres ». . . Vous devez toujours vous efforcer d’atteindre l’unité, la tolérance et l’amour. Ne vous séparez jamais. »(5)

À la surprise de Conradi, Ellen White proposa une réunion de témoignage. Après que beaucoup eurent donné leur témoignage, il devint clair qu’une riche bénédiction de Dieu avait coulé dans leur cœur.

Louis Conradi est devenu un leader de l’œuvre allemande. Doté d’une grande intelligence et particulièrement doué, il manifestait les vertus du travail acharné, du zèle et du dévouement total. Il eut une profonde influence sur le mouvement adventiste en Europe centrale.

En 1886, il se rend en Russie, rencontre un adventiste, Gerhardt Perk, et ensemble, ils prêchèrent le message adventiste. Ils ont été arrêtés par les autorités russes pour avoir prêché l’hérésie juive, et furent emprisonnés pendant 40 jours. Conradi est ensuite retourné en Allemagne, où il a été président de la Division européenne pendant 35 ans.

Un message global

La santé robuste de l’Église adventiste du septième jour dans le monde entier est un témoignage puissant du sacrifice et de la prévoyance de ces pionniers. L’avenir de notre mouvement est brillant, car nous gardons les yeux sur le Christ et continuons à partager son message d’amour et de salut avec tous ceux que nous rencontrons, dans nos propres communautés et dans le monde entier.


1 George R. Knight, Lest We Forget (Washington, D.C.: Review and Herald Pub. Assn., 2008), pp. 110, 111, 113. Several of the quotations in this article are taken from this source.

2 Ibid., p. 202.

3 Ellen G. White, Letter 29, 1886.

4 Ellen G. White, Advent Review and Sabbath Herald, Sept. 27, 1887.

5 D. A. Delafield, Ellen G. White in Europe: 1885-1887 (Washington, D.C.: Review and Herald Pub. Assn., 1975), pp. 277, 278.

Author Pôle communications

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