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Les premières images captées par le télescope spatial James-Webb

By 25 juillet 2022juillet 27th, 2022No Comments

25 juillet 2022 | Loma Linda, Californie, États-Unis | Ronny Nalin est le directeur de l’Institut de recherche en géoscience (GRI pour Geoscience Research Institute), un centre de recherche adventiste du septième jour à Loma Linda, en Californie, aux États-Unis | DIA

Les 11 et 12 juillet, les premières images captées par le télescope spatial James-Webb ont été publiées. Parmi elles, l’image d’un profond champ tacheté de milliers de galaxies, la vue d’un groupe de cinq galaxies, des images d’une nébuleuse avec des étoiles enveloppées dans leurs différentes régions sculptées de denses poussières ainsi qu’un spectre de transmission obtenu grâce à une lumière d’étoile filtrée à travers l’atmosphère d’une exoplanète.

Ces images marquent le début très attendu des opérations scientifiques de ce télescope spatial, et elles ont été saluées par communiqués de presse partout dans le monde étant donné leur résolution éblouissante, leur valeur informationnelle et leur beauté intrinsèque.

Cette occasion sans précédent d’observation cosmique engendre naturellement un désir de réflexion plus profonde sur l’ingéniosité humaine, la création de Dieu et la compréhension biblique de notre place ainsi que de la signification du cosmos.

L’ingéniosité humaine : le sceau d’une bonne création

L’acquisition réussie d’images du télescope spatial James-Webb est le produit de plus de 30 ans de planification et de mise en œuvre d’un projet complexe par des milliers de scientifiques, d’ingénieurs et de techniciens. Du télescope de Galilée aux accélérateurs de particules modernes, la technologie et l’instrumentation ont souvent été des catalyseurs de découvertes de nouveaux phénomènes dans la nature et nous ont aidés à distinguer les idées contradictoires pour les expliquer.

Indéniablement, le télescope Webb contribuera de façon similaire à l’expansion des frontières de connaissances. Indépendamment des avancements scientifiques qui seront rendus possibles par cet instrument, cependant, son existence même et ses activités témoignent de l’ingéniosité humaine.

Cet incroyable artéfact construit sur la terre et maintenant situé dans l’espace à environ quatre fois la distance de l’orbite lunaire incarne l’essence de ce qui nous rend vraiment spéciaux : en science comme dans les arts, c’est la capacité de concevoir, de créer et de mettre quelque chose en place qui n’était pas là auparavant. Les collaborations scientifiques de ce type, surtout quand elles sont destinées au bénéfice de tous, sont une expression de la façon dont les humains ont été faits à l’image de Dieu.

Nous pourrions aussi penser aux nombreuses fois où l’ingéniosité humaine a servi à construire la tour de Babel, perpétuant le mal. La perspective biblique nous aide à donner plus de sens à de tels résultats opposés des efforts de créativité humaine. Si la capacité de découvrir, de concevoir et de créer est un don positif de notre Créateur, nous ne pouvons négliger l’influence du péché sur les priorités et les ambitions humaines : « Dieu a fait les hommes droits; mais ils ont cherché beaucoup de détours. » (Ecclésiaste 7.29)

En apprendre sur le cosmos : les possibilités et les défis

Quelles sont les questions précises auxquelles nous espérons trouver des réponses grâce au télescope spatial James-Webb? Et qu’est-ce qui fait de ce télescope le bon pour y répondre?

L’élément clé est sans doute le fait que les instruments scientifiques du télescope sont conçus pour faire des observations dans la région des fréquences faibles et proches infrarouges du spectre électromagnétique. Cela permet, entre autres choses, de capter la lumière de galaxies distantes et d’objets flous ou froids émettant de la radiation dans les infrarouges, donc d’observer des schémas d’absorption de lumière d’étoile par des atmosphères d’exoplanètes. Ces observations devraient offrir de nouvelles perspectives sur les modèles cosmologiques ainsi que sur la formation et l’évolution des galaxies, des étoiles et des exoplanètes.1

Il est fascinant de penser que des astrophysiciens seront en mesure d’utiliser les données acquises par le télescope Webb afin d’extraire des généralités de la vaste gamme des possibilités dans la configuration et la composition qui existent parmi les galaxies, les étoiles et les exoplanètes. Cette capacité de donner un sens au cosmos en catégorisant et en comprenant les dynamiques de ses phénomènes est ce qui rend l’étude scientifique de la création remarquablement enrichissante. L’intelligibilité et la cohérence sont présentes à l’intérieur d’une complexité d’innombrables combinaisons et témoignent de l’intelligence et de la grandeur de Dieu, mais aussi de son désir d’être connu. Ses pensées sont plus nombreuses que les grains de sable sur notre planète; pourtant, nous pouvons y réfléchir (Psaumes 139.17, 18).

Il est également inévitable que certaines de ces découvertes basées sur des données acquises par le télescope Webb seront présentées de manières qui remettent en cause la vision du monde biblique de nos origines. Les modèles cosmologiques fondés sur l’astrophysique ne sont pas isolés des questions philosophiques sur les origines et peuvent être intégrés à l’image plus large de l’éternel débat du matérialisme contre le théisme.2

Sur un plan plus précis, nous pourrions nous attendre à ce que les résultats liés aux exoplanètes projettent un narratif qui détache l’origine de la vie de l’action toute spéciale de création et qu’ils la banalisent, ne la considérant comme rien de plus qu’un phénomène courant ou inévitable dans le cosmos.3

Enfin, la question de l’âge de l’univers et de sa relation avec la chronologie biblique et la semaine de création continueront de faire l’objet de discussions. Il a été suggéré qu’un modèle de « création en deux phases » d’un vieil univers et d’une semaine de création récente puisse réconcilier Genèse 1 avec les modèles cosmologiques actuels.4 Cette approche ne résout pas toute la tension, toutefois, étant donné que les modèles d’évolution des planètes comprenant des processus comme la formation de croûte, d’océans et d’atmosphère mentionnés dans les premiers jours de la création sont généralement représentés sur de longues lignes du temps. Comme le centenier romain, je crois que le Christ a l’autorité sur sa création (voir Matthieu 8.8, 9) et le pouvoir de seulement parler afin que les choses deviennent réalités. Mais lorsqu’il est question de sujets controversés, je trouve utile d’éviter les spéculations sur les choses que je connais très peu et de continuer d’accorder une grande importance à l’écoute et à la participation à des perspectives contradictoires.5

Entre le terrestre et le céleste

En regardant les images générées par le télescope spatial James-Webb, je me sens un peu comme David dans sa contemplation du ciel étoilé. Je me rends compte de mon état limité, mais aussi de ma valeur. Dieu a donné aux humains la terre comme habitat. Pourtant, tout en étant chaque jour limité à la réalité terrestre, nous avons la possibilité d’étudier le ciel.6 Il y a environ 3 000 ans, David ne savait rien des trous noirs, des exoplanètes et des collisions galactiques. Par contre, ses paroles inspirées d’ébahissement et d’adoration sonnent toujours incroyablement vraies : « Éternel, notre Seigneur! Que ton nom est magnifique sur toute la terre! Ta majesté s’élève au-dessus des cieux. » (Psaumes 8.1)


1. Pour un résumé popularisé de ces objectifs scientifiques, voir, par exemple, Natalie Wolchover, « The Webb Space Telescope Will Rewrite Cosmic History. If It Works » (« Le télescope spatial Webb récrira l’histoire cosmique. S’il fonctionne. »), Quanta Magazine, 3 décembre 2021, https://www.quantamagazine.org/why-nasas-james-webb-space-telescope-matters-so-much-20211203/.

2. À ce sujet, voir le premier épisode du « Great Debate » de la série vidéo produite par le GRI, Thinking Creation, https://www.grisda.org/audio-visual-media?album=3055984&video=101654539. Pour un survol du modèle cosmologique standard et de ses implications d’un point de vue créationniste, voir Mart de Groot, « Cosmology and Genesis: The Road to Harmony and the Need for Cosmological Alternatives » (« La cosmologie et la Genèse : le chemin vers l’harmonie et la nécessité d’autres explications cosmologiques »), Origins 19, no 1 (1992), 8–32, https://www.grisda.org/origins-19008; et Benjamin Clausen, « The Theory of the Universe » (« La théorie de l’univers »), Geoscience Research Institute, 5 octobre 2012, https://www.grisda.org/the-theory-of-the-universe-1.

3. Le désaccord ne porte pas ici sur la possibilité de vie sur des exoplanètes, qui n’est certainement pas exclue du modèle biblique, mais plutôt sur la conception matérialiste de son émergence.

4. Pour une discussion sur cette approche d’un point de vue biblique et scientifique, voir Mart de Groot, « Genesis and the Cosmos: A Unified Picture? », (« La Genèse et le cosmos : une image unifiée? »), Dialogue 17, no 1 (2005), 15–17, https://dialogue.adventist.org/1185/genesis-and-the-cosmos-a-unified-picture; Richard M. Davidson, « The Genesis Account of Origins » (« Le récit de la Genèse sur les origines »), dans The Genesis Creation Account and Its Reverberations in the Old Testament, éd. Gerald A. Klingbeil (Berrien Springs, MI : Andrews University Press, 2015), 59–129, https://www.grisda.org/the-genesis-account-of-origins.

5. Voir mon article sur l’habitabilité des planètes, « Is the Earth Special? Planetary Habitability and Genesis 1 » (« La terre est-elle spéciale? Habitabilité des planètes et Genèse 1 »), Geoscience Research Institute, 30 novembre 2021, https://www.grisda.org/is-the-earth-special-planetary-habitability-and-genesis-1] pour une liste des raisons de continuer de participer aux domaines d’étude qui semblent contester notre compréhension biblique des origines.

6. Voir G. Gonzalez et J. W. Richards, The Privileged Planet: How Our Place in the Cosmos Is Designed for Discovery (« La planète privilégiée : comment notre emplacement dans le cosmos est conçue pour la découverte ») (Washington, DC: Regnery, 2004).


Traduction : Marie-Michèle Robitaille

Author Pôle communications

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