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L’éthique et le journalisme dans l’Église adventiste

Costin Jordache, directeur des communications et rédacteur aux informations / Adventist World Mars 2020

Ce que nous rapportons, et la façon dont nous le rapportons, est important

Quelqu’un a écrit un jour : « En politique, la plume est à son plus lourd car elle est alourdie par la responsabilité collective qu’elle porte envers son peuple et son avenir aux yeux du monde . » (1)

Cette déclaration s’applique tout autant à l’Église qu’à la politique. Le poids qui repose sur ceux qui sont chargés de rapporter les nouvelles du mouvement et du développement de l’Église est considérable. Et le poids que l’Église elle-même porte pour responsabiliser le journalisme en son sein est plus considérable encore.

L’Église, dans notre cas l’Église adventiste du septième jour, a une responsabilité – un impératif moral – d’informer correctement et constamment ses membres et ses communautés, même lorsque les nouvelles ne sont pas reluisantes. À la racine de cette exigence il y a l’intégrité biblique – le courage de reconnaître nos manquements, peu importe les conséquences politiques.

Pourtant, au sein de notre communauté de foi, nous évitons – pour ne pas dire décourageons – la diffusion de nouvelles qui pourraient compromettre notre éclatante façade institutionnelle ou gêner les intérêts des dirigeants.

Il y a, cependant, plusieurs raisons convaincantes pour lesquelles nous devrions reconsidérer de telles tendances.

UNE NOUVELLE NORME : LA TRANSPARENCE

Dans le monde, la transparence compte parmi les valeurs fondamentales actuelles de la société. Ce changement est largement conduit par la génération du millénaire, âgée maintenant de 24 à 39 ans. Ces jeunes demandent – exigent même – la transparence de la part des organisations dans lesquelles ils s’engagent. Ils ont grandi avec le Web et les médias sociaux – les deux offrant des sommes impressionnantes d’infos permettant d’analyser et d’évaluer à peu près n’importe quoi. On fait moins confiance, sinon pas du tout, aux organisations qui n’offrent pas ce niveau de divulgation.

Un auteur a écrit : « Il est clair que la confiance est la nouvelle monnaie de la fidélité à une marque (2). » En appliquant cette idée aux nouvelles, on peut généralement présumer que si une organisation rapporte honnêtement les mauvaises nouvelles, « elle est plus susceptible d’être digne de confiance quand elle rapporte de bonnes nouvelles » (3).

LE PARTI PRIS : LA GRANDE TENTATION

Dans un sondage sur les organes de presse, on constate que les organes de presse sont de plus en plus confortables avec un parti pris implicite ou ouvert. Si l’objectivité dans le journalisme a toujours été loin d’être parfaite, dans le passé, elle était au moins jugée digne d’intérêt. L’objectivité était le chemin vers la crédibilité. Cependant, la tendance actuelle des organes de presse hautement polarisés – lesquels entremêlent sans ambiguïté le reportage avec le commentaire – est difficile à réconcilier.

Dans le monde plus large de l’adventisme, les organes de presse font face à la même tentation – rapporter à partir d’un point de vue. On rapporte des nouvelles controversées et négatives si on est critique vis-à-vis de l’Église, et des nouvelles triomphalistes si on ne l’est pas. Le parti pris n’engendre ni la confiance, ni la crédibilité. L’Église et ses journalistes doivent être au-dessus du parti pris.

LA BIBLE : UN EXCELLENT MODÈLE

Bien que la Bible ne soit pas typiquement considérée comme une œuvre journalistique, ses auteurs ont néanmoins raconté et rapporté le parcours du peuple de Dieu, commençant par la création. Une simple lecture confirme que ces auteurs n’ont jamais évité de donner une évaluation complète et honnête des événements.

Le récit biblique contient le passé entaché de nombreux patriarches – dans notre intérêt. Grâce à ces récits impartiaux et honnêtes, nous avons une histoire exacte de l’Église, ainsi que de nombreuses leçons à en tirer.

LA POSITION PAR DÉFAUT

En 2011, l’Église adventiste a publié le document intitulé « Transparence des rapports financiers et responsabilité ». Lors de sa publication, les administrateurs de l’Église ont expliqué que les principes du document transcendaient les finances, et que dans tous les domaines, la transparence doit être la position par défaut de l’Église adventiste.

C’était un pas dans la bonne direction. Un pas qui devrait certainement s’appliquer à l’engagement de l’Église à garder ses membres informés par le biais de nouvelles vraiment impartiales et équilibrées.


(1) Aysha Taryam est l’éditeur du The Gulf Today, un journal d’expression anglaise au Moyen-Orient.
(2) Kira Karapetian, dans Forbes, 8 août 2017.
(3) Glen Broom et Bey-Ling Sha, Effective Public Relations, 11e éd., 2013, p. 253.

Author Pôle communications

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