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Actualités Religieuses

Traduire la Bible dans les langues menacées de Nouvelle-Calédonie

25 mai 2021 | Alliance Biblique Française

Le cagou est un oiseau coureur qu’on ne trouve que sur Grande Terre, l’île principale de la Nouvelle-Calédonie, territoire du Pacifique Sud sous administration française. Doté de la taille d’un coq, d’un bec caractéristique et de plumes grises ou blanches, le cagou est une espèce menacée qui bénéficie désormais d’une protection particulière.

A l’instar du cagou, bon nombre de la trentaine des langues parlées par les 285 000 habitants de la Nouvelle-Calédonie sont menacées. Même si le français est la lingua franca, les différents groupes ethniques qui peuplent l’archipel parlent une grande variété de langues indigènes. Plusieurs ont déjà perdu leurs derniers locuteurs et une bonne vingtaine d’autres ne comptent plus que quelques milliers, voire quelques centaines, de locuteurs.

Grâce au ministère de la traduction de la Bible, certaines de ces langues ont une chance de survivre.

« Dans mon pays on compte une trentaine de langues et nombre d’entre elles sont en danger d’extinction, explique Philippe Capoa, coordinateur du chantier de traduction de l’Ancien Testament en ajië. Certaines de ces langues sont parlées par de toutes petites minorités. Mais cela ne nous empêche pas de continuer de traduire la Bible pour elles. Ces habitants ont beau être peu nombreux, ils sont, eux aussi, chrétiens. »

Réceptifs à l’Évangile

Le christianisme est arrivé en Nouvelle-Calédonie dans les années 1840, lorsque des missionnaires ont débarqué sur les trois îles Loyauté. Comme les habitants étaient de plus en plus réceptifs à l’Évangile, les missionnaires ont entrepris de traduire la Bible dans les trois langues parlées sur place – le drehu, l’iaai et le nengone –, et les traductions ont été publiées respectivement en 1890, 1901 et 1903.

Aujourd’hui, même si la grande majorité des Néo-Calédoniens sont chrétiens, et ce depuis plus de 150 ans, ces langues des îles Loyauté, parlées par plus de 26 000 personnes, restent les trois seules langues indigènes qui disposent de la Bible intégrale. Il est néanmoins nécessaire de procéder à une révision et la Société biblique du Pacifique Sud travaille actuellement à la numérisation du texte. Ainsi la traduction actuelle sera disponible au format numérique pour les locuteurs de ces langues et le travail de révision pourra démarrer.

Chrétiens depuis des générations

Sur la bonne vingtaine des langues parlées sur l’île principale de Grande Terre, aucune ne dispose de la Bible intégrale. C’est notamment le cas de l’ajië, qui est la langue indigène la plus parlée sur Grande Terre. Elle est utilisée dans toutes les églises de l’île, tant pour les prédications que pour les prières et les cantiques. Et pourtant, les locuteurs de l’ajië, qui sont chrétiens depuis des générations, ne disposent toujours pas de la Bible intégrale dans leur langue.

Le Nouveau Testament en ajië a été publié en 1922, suivi des Psaumes dans les années 1960. En 2014, la Société biblique a publié une révision du Nouveau Testament prenant en compte la nouvelle orthographe. Cette édition a été accueillie avec enthousiasme par les chrétiens de toute l’île, qui se réjouissent de voir le travail de traduction se poursuivre avec l’Ancien Testament, dont l’achèvement est prévu pour 2025.

La Société biblique a également lancé une primo-traduction du Nouveau Testament en bwatoo et en nêlêmwa.

Prions pour le travail en cours destiné à publier les Ecritures dans les langues parlées en Nouvelle-Calédonie et dans tout le Pacifique Sud.

Author Pôle communications

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