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Accueil de jeunes filles à Madagascar

ADRA France | Trait d’Union N. 57, p. 22-23

L’Akany Avoko Faravohitra à Madagascar est une structure d’accueil de jeunes filles, soutenue par ADRA France depuis quelques années.

ADRA France y a financé des micro-projets pour améliorer le fonctionnement de la structure et y a prodigué des cours de formation et d’animation, principalement autour de la place des femmes dans les familles et dans la société.

Cette structure accueille sur le long terme des jeunes filles mineures, orphelines ou victimes de maltraitance, mais aussi des jeunes « délinquantes » placées par la justice.

La directrice, Mme Razafindrasoa Ivelohanta, appelée par les filles Tatie Hanta, a répondu à nos questions.

Pourquoi avez-vous choisi de vous consacrer à ces jeunes filles, dans le centre d’accueil ?

Étant orpheline, j’ai été placée à l’Akany Avoko avec ma grande sœur dès mon jeune âge. J’ai grandi dans ce foyer et j’ai franchi toutes les étapes de la vie. J’ai pu préparer et obtenir le brevet du collège, le bac et par la suite la maîtrise. Assistante sociale de formation, je n’ai pas hésité à postuler au poste de directeur du foyer Akany Avoko Faravohitra. Pour moi, c’était naturel et une sorte de reconnaissance de servir au sein d’un foyer similaire à celui qui m’a élevé et à qui je dois tout. Ayant été moi-même victime de maltraitance physique notamment sexuelle, j’ai estimé être bien placée pour venir en aide aux jeunes filles accueillies dans ce foyer. Toutes les jeunes filles, toutes mineures, placées dans ce foyer sont des victimes. Les circonstances de la vie qui les ont amenées à se retrouver ici : maltraitance physique et troubles du comportement.

Combien de jeunes filles hébergez-vous actuellement ?

Actuellement il y a 83 filles, avec des bébés, à Akany Avoko Faravohitra. Notre objectif c’est la réussite sociale des jeunes filles.

Que deviennent-elles quand elles sortent de votre centre ?

Y a-t-il un suivi de leur devenir ? Nous les encourageons à poursuivre des études, à suivre des formations professionnelles ou à faire des stages d’insertion professionnelle. Même si ce n’est pas de notre responsabilité, nous faisons le suivi des jeunes qui ne sont plus au foyer. Généralement, elles reviennent vers nous.

Quels projets, aimeriez-vous mettre en œuvre pour rendre votre action encore plus efficace ?

Nous avons un projet AGR (Activité génératrice de revenus). Ce sont des activités telles que gargote, restauration, salon de coiffure qui rapportent de l’argent pour faire tourner le foyer. Objectifs : d’ici cinq ans, ne plus dépendre qu’à 50% des aides extérieures.

On espère refaire une sortie comme on a fait à Majunga avec l’équipe d’ADRA France. Cette sortie a permis aux jeunes filles de se sentir valorisées, ça leur a donné confiance, une envie d’avancer. Pour terminer, voiçi le témoignage de Tiana Mamisoa,18 ans actuellement, arrivée au foyer en 2016, donc à 13 ans.

« Je ne suis pas de la capitale, je viens d’une autre région. J’avais des appréhensions. Comment ça va se passer ? J’ai été bien accueillie par les jeunes, par les éducateurs ainsi que par la directrice. Elle m’a assuré que, ici, je pouvais suivre des études. Ainsi j’ai pu avoir le brevet du collège. Je suis en terminale scientifique actuellement et j’aimerais être “contrôleur aérien” plus tard. Je tiens à souligner que l’éducation que j’ai reçue eu sein de ce foyer m’a permis d’être épanouie physiquement, mentalement et spirituellement. Tout n’est pas facile mais si je m’en sors c’est grâce à l’éducation que j’ai reçue ici. Merci à la Directrice, aux éducateurs et à toutes les filles. » Témoignage de Harinina Alyh, 14 ans.

« Merci à tous les éducateurs, surtout tatie Hanta. Si je n’avais pas atterri dans ce foyer, je serai déjà au fond du gouffre. J’aime beaucoup votre méthode d’enseignement, ce qui m’a permis de me débarrasser de mes mauvaises habitudes tel que le vol. Je vous prie de me pardonner car parfois je réponds à tort aux éducateurs. Mon objectif cette année est d’avoir le brevet du collège et j’espère pouvoir continuer les études afin de devenir vétérinaire. Merci »


Interview réalisé par Yolande Ratsihorimanana auprès la directrice de l’Akany Avoko Faravohitra, le 15 mars 2021.


Téléchargez le Trait d’Union numéro 57 d’ADRA France sous format PDF gratuitement ICI.

Author Pôle communications

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