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Cultiver la résilience en plein milieu d’une « peste » – 1ère Partie

2 février 2022 | Loma Linda, Californie, États-Unis | Par Carlos Fayard, PhD, pour les Actualités de la Division interaméricaine

« Tu n’en as pas marre !? » Oui ! Je pense que c’est le cas pour nous tous. Certains souffrent de cette maladie ces jours-ci. Auparavant, nous ne connaissions personnellement que quelques personnes atteintes de la COVID-19, mais il semble que maintenant presque tout le monde est testé positif. La semaine dernière seulement, j’ai eu des rendez-vous annulés en raison d’un test positif à la COVID ou d’apparition de symptômes. Ma femme et mes enfants, qui sont médecins, doivent prendre des appels supplémentaires, car ils remplacent des collègues qui ont des symptômes ou sont positifs à la COVID. En parlant de cela avec des amis, j’ai mentionné que la pandémie ressemble maintenant davantage à une peste. Oui ! Ont-ils dit, exactement !

Pour ceux d’entre nous qui ont lu leur Bible pendant des années, le mot peste (parfois traduit par plaie) est familier. De la Genèse à l’Apocalypse, il est mentionné environ 100 fois et il ne semble jamais être utilisé dans un sens positif. Certains pensent que cette pandémie est un acte de Dieu et par conséquent ils blâment Dieu. D’autres font le lien avec l’accomplissement prophétique et s’inquiètent des libertés civiles qui, selon eux, ont été mises en danger au nom de la santé publique. Que ce soit pour ces raisons ou pour d’autres, les « nerfs » des gens sont à vif. Pouvons-nous, tout en croyant en ce que nous croyons, trouver encore la paix et la joie alors que nous commençons une nouvelle année ? Eh bien, pas nécessairement. Permettez-moi de partager brièvement comment deux exemples décrivent leur expérience avec la peste, puis de proposer quelques suggestions qui pourraient être utiles face à la situation que nous confrontons.

Albert Camus n’a pas eu à faire face à la peste mais il a écrit un roman, un classique, qui avait pour titre « La Peste. » Albert Camus était lui-même un athée comme son personnage principal, le Dr Bernard Rieux, qui a exprimé sa vision du monde. Le Dr Rieux travaille sans relâche pour soigner les personnes infectées et voit le monde comme étant absurde, dénué de sens et la vie comme fugace et éphémère. La réponse à la peste révèle les croyances du Dr Rieux : travailler dur pour le bien commun, mais en fin de compte, « c’est au cœur de la calamité que l’on s’endurcit à la vérité — en d’autres termes, au silence. » Le silence. Rien au-delà. Pas de sens. Pas d’espoir.

Comparez maintenant Albert Camus avec le célèbre poète anglais John Donne. John Donne, né en 1572, était doyen de la Cathédrale Saint-Paul de Londres, en Angleterre, pendant la peste de son époque. Lui-même a été infecté et a été gravement malade. Il a écrit son livre Méditations en Temps de crise alors qu’il était alité. Dans l’ouvrage, il a été extrêmement honnête au sujet de ses luttes dans le domaine des émotions et de la foi, mais il est quand même resté accroché à Christ. Selon la paraphrase de Philip Yancey, John Donne dit « Tremblant, je demande, “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi as-tu manifesté ta colère si rapidement envers moi ?” » (p. 26), et il prie en disant : « Alors que mon corps continue de se détériorer, O. Seigneur, je te demande seulement de faire en sorte que cela aille plus vite et que mon âme s’élève vers toi » (p. 27). Des souffrances similaires à celles pour lesquelles le Dr Rieux travaillait. John Donne a continué à travailler pour le bien commun dans sa situation, jusqu’à ce que la maladie lui fasse payer le prix. Sa réponse à la peste : sens, espoir, connexion par la foi.

Ce que nous croyons fait une différence quant à la façon dont nous traversons cette « peste » actuelle. Le Psalmiste (91) propose une direction :

1 « Celui qui demeure sous l’abri du Très Haut repose à l’ombre du Tout-Puissant.
Je dis à l’Éternel : mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie ! » 5—6 Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole de jour, ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui frappe en plein midi.

Bien que la protection complète soit offerte dans les versets 7 à 13, nous savons que ce n’est pas toujours le cas. Mais nous pouvons toujours trouver refuge en Lui et ne pas « craindre la peste. » L’évangile de Jean (15) offre des indices spirituels et psychologiques. Nous nous sentons en sécurité lorsque nous nous sentons connectés, comme les sarments le sont à la vigne. Vous ne feriez pas confiance à quelqu’un que vous ne connaissez pas bien et que vous n’avez pas éprouvé comme étant digne de confiance. Ce type de relation intime n’est pas le résultat d’une pensée passagère, mais elle se cultive, comme vous le feriez pour toute autre relation que vous estimez être importante. Vous ne feriez pas confiance à quelqu’un que vous connaissez à peine et à qui vous parlez à peine.

De plus, c’est le genre d’arbre qui porte du fruit. Le fruit qu’il porte est le fruit de l’Esprit (Galates 5 : 22-25). Les recherches dans le domaine de la Psychologie positive identifient l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la douceur et la maîtrise de soi comme contribuant à la résilience. Comme pour tout autre fruit, il a besoin d’être cultivé, c’est-à-dire que le sol doit être travaillé et que la plante doit être arrosée et débarrassée des mauvaises herbes au fil du temps. Sans aucun doute, nous devons nous occuper de ce que nous cultivons. Cependant, il n’y aura aucun fruit pouvant nous rendre résilient s’il n’est pas connecté à l’arbre.

La 2ème partie de cet article suivra la semaine prochaine.


Camus, Albert (2002) La Peste. New York : Penguin Classics.

Yancey, Philip (2021) A Companion in Crisis; A Modern Paraphrase of John Donne’s Devotions. Littleton: Illumify Medial Global.

Carlos Fayard, PhD est professeur agrégé et directeur du Centre Collaboratif de l’OMS pour la Formation et la Santé mentale communautaire au département de psychiatrie, à la Faculté de médecine de l’Université de Loma Linda. Il est l’auteur de « Principes chrétiens pour la pratique de la relation d’Aide et de la psychothérapie. »


Traduction : Patrick Luciathe

Author Pôle communications

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